Le Royaume d'Haarkon
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 Rubine Sandrithar, capitaine de la Garde d'Acier

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Rubine Sandrithar
Capitaine de la Garde d'Acier
Capitaine de la Garde d'Acier
Rubine Sandrithar

Messages : 70
Race : Humaine.
Magie pratiquée : Aucune.
Statut : Chef de la Milice d'Altérone.

Feuille de personnage
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Rubine Sandrithar, capitaine de la Garde d'Acier Vide
MessageSujet: Rubine Sandrithar, capitaine de la Garde d'Acier   Rubine Sandrithar, capitaine de la Garde d'Acier Icon_minitimeMer 25 Nov - 5:25


    {Identité.»

    Nom : Sandrithar, mais son vrai nom de famille est Boucher car c'était la profession de ses parents.
    Prénom : Mélisandre, devenue "Rubine" en devenant voleuse, en référence au rubis.
    Surnom : On l'appelle "Capitaine La Canaille" dans le milieu du crime et de la loi. Les prostituées d'Albion qu'elle protège l'ont surnommée "Maman Bourre-Pif" en raison de sa manière musclée de traiter avec les proxénètes qui dérangent ses affaires ou maltraitent leurs filles. Ses amis, particulièrement rares cela dit, l'appellent parfois affectueusement "Rubis".

    Âge : Quarante trois ans, plutôt bien conservée d'ailleurs.
    Race : Humaine.
    Origine : Née à Morn, une des pires villes d'Oonagh. Rubine a cependant beaucoup voyagé, de Lushan en passant par Sundaar, et a même connu les terres inconnues de l'Ouest.
    Statut : Capitaine de l'ordre judiciaire du Duché d'Altérone, la Garde d'Acier. Elle a anciennement été voleuse, soldate, mercenaire, Esclave de Travail et brigande de grand chemin. Et oui, tout ça.

    Langues connues : Makaï et Humain Haarkonien parlés (avec un drôle d'accent, puisqu'elle parle l'Argot des Bouchers, le "Louché") et la base du Sundarite parlé. Un peu d'Humain Haarkonien écrit, mais à faible niveau, car Rubine ne sait lire et écrire correctement que depuis à peu près deux ans, date de son entrée au service de la Duchesse Célia Myrkon.

    Orientation sexuelle : Aucune. Rubine déteste profondément le contact tactile, et encore plus le sexe. La Capitaine a déjà cassé le nez à un de ses hommes juste parce qu'il lui avait caressé l'épaule. Elle semble cependant beaucoup plaire aux femmes, malgré elle ou peut-être à cause de son aura particulière de "castratrice". Rubine vous dira cependant être trop vieille pour ce genre de foutaises.

    {Physiologie.»

    Physique : Rubine est une femme à la stature plutôt imposante, mesurant un mètre quatre vingt pour environ soixante dix kilos, disposant d'un corps extrêmement athlétique parcouru d'innombrables cicatrices, celui d'une guerrière rompue à de multiples batailles. Toutes en muscles sans toutefois trop en faire, la Capitaine de la Garde d'Acier s'impose facilement aux autres physiquement, du fait d'une paire de jambes interminables et fuselées et d'une carrure faite pour l'effort. Sa poitrine est lourde et opulente, suivant la ligne de ses hanches larges qui pourtant mènent à un ventre dur et plat, aux abdominaux saillants. Ses longs cheveux bruns-chocolat sont particulièrement épais, et elle a la manie de les coiffer en grosses boucles au bout, ce qui lui donne un vieil air de fausse aristocrate sur le retour, chose qu'elle n'est aucunement, aux vues de son parcours de vie plutôt chaotique. Sa peau est relativement halée mais pas encore bistre et son teint est plutôt épais voir rêche, comme beaucoup de gens qui ont voyagé sans relâche. Oui, effectivement, ce n'est pas une très belle femme. Cela dit elle a un certain charme dans l'allure, du en grande partie à sa morphologie de guerrière et son maintien.

    Allure : Avec son nez Bourbonien, long et légèrement convexe, et son œil unique d'un vert liquide reflétant une détermination inflexible, Rubine se présente comme une personne austère au maintien droit et sans artifices apparents. Certains lui trouvent quelque chose de masculin, d'autre non, cela dit la capitaine semble manquer singulièrement de l'envie de se montrer coquette. Cependant, comme dit précédemment, elle dispose d'un certain charme du à un maintien rigide et pourrait on dire militaire. Rubine ne sourit jamais. Elle ne rit que très rarement et son allure générale est hiératique comme une statue, au point que cela lui donne une présence quelque peu inquiétante, passée maîtresse dans l'art d'apparaitre devant ou derrière vous sans que vous vous en aperceviez juste pour vous coller la frousse. L'Humaine aurait pu devenir une dame, mais son corps porte trop de cicatrices pour cela, le visage complètement défiguré sur un côté, l'œil et la joue emportés suite à un mauvais coup de masse durant une guerre. Son visage souffre d'une immobilité flagrante, bien qu'elle dispose de belles lèvres très épaisses et naturellement sombres, qu'elle dit n'avoir jamais posé sur d'autres, avec une pointe de fierté étrange. Cela dit, Rubine impressionne facilement les plus influençables. Pour les autres en général, bien que cela dépende des personnes, elle donne l'air arrogant d'une femme qui connait son métier mais surtout le maniement de ses armes, avec un certain charisme. Encore plus quand elle colle son gantelet d'armes dans la figure de quelqu'un.

    Goûts vestimentaires : Simple et pratique. Peu importe la coupe ou la couleur, pour peu qu'il est facile de se mouvoir dedans. Rubine n'est pas une femme très à cheval sur les apparences, et surtout pas sur sa manière de s'habiller, cependant jamais vous ne la verrez en robe. Elle préfère nettement porter des chausses de soldat, des cuissardes et des bottes de cavalier, avec des gilets de cuir sur des chemises à coupe simple, souvent à manches un peu bouffantes, se donnant l'allure d'une escrimeuse. Cependant, la capitaine de la Garde d'Acier est connue pour son port très régulier de pièces d'armure légères comme un gantelet d'armes et des solerets dits "en pied d'ours", pièces de fer articulées entre elles, véritable chaussure de fer au bout arrondi et à l'aspect de carapace, lui donnant une démarche que beaucoup identifient de loin. Rubine affectionne cependant les couleurs sombres et les tissus épais ou brutes comme le velours et le cuir. Son allure est indéniablement celle d'une combattante, cela lui colle à la peau à tel point que personne n'ose imaginer le ridicule de l'idée de la voir en robe.

    Signes particuliers : Rubine parle le Louché, ou l'Argot des Bouchers hérité de son enfance, mélangé à l'argot conventionnel des rues, ce qui peut la rendre difficile à comprendre pour ceux qui ne la connaissent pas. Elle avale des mots, les déforme, mettant souvent un "L" à la place de la première consonne, "camouflant" certains mots pour ajouter ensuite un suffixe argotique au choix, par exemple -aisse,-oc, - ic, -muche. Elle est borgne, ayant perdu un œil lors d'une rixe dans une guerre Sundarite où elle se trouvait en tant que mercenaire, emporté avec la moitié de son visage par un mauvais coup de masse à clous. Ainsi, elle porte une protection en fer léger sur le côté gauche de son visage comme une sorte de cache-œil plus élaboré. Sur son omoplate droite se trouve encore le tatouage en forme de patte de tigre aux griffes sorties qui la désignait jadis comme une esclave du Duc Luka Ier de Lushan. Dernière particularité qui l'avantage lors des combats, Rubine est gauchère Il est donc beaucoup plus difficile de faire des passes d'armes contre elle que contre les autres escrimeurs, généralement droitiers.

    {Psychologie.»

    Généralités : Celle qui se fait appeler Rubine Sandrithar est une canaille, une fripouille, et ce n'est pas demain que son cas va s'arranger, et surtout pas à cause de son poste de dirigeante de la milice de la région d'Altérone. Brigande dans l'âme, elle a traîné sa couenne durant quarante trois années à travers tout Haarkon et son expérience de vie chaotique à fait d'elle une femme au moral solide mais au comportement froid. Arrogante, profondément opportuniste, Rubine est taciturne et plutôt acerbe, avec une fâcheuse tendance à être grincheuse et de mauvaise humeur. Beaucoup la disent présomptueuse dans le domaine martial mais se taisent rapidement en voyant ses compétences de bretteuse à l'œuvre, car notre dame aime jouer des coudes, du gantelet et de l'épée, n'ayant pas froid aux yeux. Souvent intentionnellement blessante et grossière, Rubine parle peu mais jure mieux qu'un charretier et si elle est d'un naturel introverti, secrète sur ses sentiment, c'est une femme relativement impulsive et colérique en réalité, en dehors des apparences qu'elle se donne en se montrant brutale avec autrui, d'un naturel franc et particulièrement abrupt. Les jeunes de sa brigade disent d'elle que c'est "une vieille acariâtre et revêche", et ils n'ont pas entièrement tort. D'un abord difficile, rude, peu traitable, aigrie et fâcheuse, c'est une femme désagréable et autoritaire, qui n’exprime aucun remord à abuser de son autorité et de son statut pour se simplifier les choses. Car en effet, on peut dire que si elle n’a pas beaucoup de scrupules, Rubine est une personne dont le trait de personnalité principal est son profond égoïsme. En apparences.

    Car la capitaine de la Garde d'Acier a également quelques indéniables qualités et, pour certaines choses, un grand sens des valeurs, ce qui en étonnerait plus d'un. En effet, Rubine ne supporte pas qu'on maltraite et/ou abuse des femmes et des enfants. Par ailleurs, elle a plus de scrupules à blesser une femme qu'un homme. Les violeurs d'enfants et les proxénètes violents sont ceux vers qui toute son antipathie se dirige à un point parfois dramatique, faisant justice elle-même sans demander de compte à personne, ayant du mal à modérer sa haine envers ces gens-là. Contre toute attente, elle est dotée d’un sens de l’humour extrêmement développé, même si elle ne sourit absolument jamais, semblant toujours vaguement ennuyée ou d’humeur maussade. Abonnée à l'humour noir, profondément cynique, Rubine se caractérise notamment par son air sérieux comme la mort quand elle fait ou dit une blague. C’est une pince-sans-rire dans toute sa splendeur, utilisant à son avantage son visage peu mobile. La Capitaine n’hésite pas à faire de l’humour sur des sujets épineux ou tabous. Peu importe, du moment que c’est drôle, et si l’on peut se moquer des autres par ce biais, c’est encore plus savoureux. Son comportement mène à systématiquement apporter des réponses pince-sans-rire aux questions qui dénotent d'une certaine naïveté pour humilier les autres.

    Si le Capitaine Sandrithar a effectivement des principes, dont certains particulièrement discutables, elle se garde bien de les dire ou de trop les dévoiler, autant par orgueil que par crainte de représailles du Conseil qui l'a placée Capitaine. Elle se montre comme étant une grande individualiste, profondément opportuniste et qui n'hésite jamais à saisir une occasion au vol. Pour elle la fin justifie toujours les moyens. Cependant, sa hargne à protéger la Duchesse Célia Myrkon et l'affection maternelle qu'elle éprouve pour elle font tâche avec ce tableau de parfaite fripouille de milicienne véreuse qui rackette les commerçant, s'endette aux jeux et s'enivre à l'auberge. Car le problème est que Rubine est loin d'être bête; en effet c'est une femme avec une vie intérieure plutôt mouvementée, à l'image de l'intégralité de sa vie physique. Elle tend à l'introspection et ne cesse de se questionner depuis quelque années sur le sens de sa vie, l'intérêt de la religion, par la faute d'un type qu'elle à croisé lorsqu'elle était Esclave de Travail dans la forteresse du Croc d'Argent. Un certain "Waïtevragh", sorte d'Amara Myrkon des temps modernes, le charisme en moins. Mais certaines de ses paroles résonnent encore dans ce cœur que Rubine pensait rendu complètement aride par la dureté de sa vie. Le brigandage lui collera cependant toujours à le peau, cela dit, même Capitaine. Fripouille dans l'âme. Mais une fripouille moins pourrie que jadis...


    Vices : Rubine est une joueuse compulsive. Ses soldes mensuelles sont bien souvent englouties dans les dettes de jeux et son salaire se retrouve très vite dans le négatif, l'obligeant en plus de son emploi de capitaine à se livrer à des extractions bien moins nobles comme le Racket de commerçants, principalement. Elle aime bien boire pour se détendre de temps en temps mais a l'alcool plutôt mauvais.

    Aime : Se battre; Rubine est une femme d'action qui aime le voyage, l'aventure et l'inconnu. Boire, principalement de la bière, est aussi dans ses goûts, souvent jusqu'à l'ivresse. Les jeux d'argent, pour lesquels elle a un intérêt compulsif. Les beaux combats, bien que les siens soient parfois inélégants du fait de son besoin d'aller à l'essentiel. Une bonne bagarre limite bon enfant dans une auberge la ravit. Se moquer de ses adversaires, les rabaisser plus bas que terre. faire preuve de répartie cinglante. Et bien sûr, la Duchesse Célia Myrkon, pour qui elle a une tendresse protectrice toute maternelle, cachée à grand-peine. Elle fut -et est toujours bien qu'elle s'en défende- amoureuse d'un soldat Makaï de la Forteresse du Croc d'Argent, Almaric, surnommé "Bon Toutou".

    N'aime pas : Pas mal de choses, assez diverses : les faibles, les indécis, son emploi, les gens du Conseil d'Altérone, les légumes, la bière blonde, ceux qui frappent les femmes, ceux qui violent les gosses. En général, elle s'occupe de ces deux derniers cas personnellement. Rubine est également une athée convaincue, rejetant en bloc aussi bien la religion des Makaï qui considère les Humains comme des êtres inférieurs que la religion Humaine, qui est pour elle bien trop anthopocentriste. Juste deux foutaises Makaï et Humaine. Une guerre de gamins. Elle déteste la religion, vraiment. Cela dit, la capitaine n'a rien contre les Makaï, hormis la famille des Ducs de Lushan qui l'ont jadis réduite en esclavage et pour qui elle entretient une haine tenace. Mais la chose que Rubine haït le plus au monde, c'est qu'on la touche; le moindre contact tactile lui provoque une réaction épidermique d'agressivité impossible à contenir. Comme femme comme Humain ou Makaï : personne n'a le droit de la toucher. Même pas du bout du doigt.

    Sociabilité : A vrai dire, relativement variable, c'est à la tête du client. En général, ce n'est pas quelqu'un de très ouvert, mais après quelques passes d'armes pour lui prouver votre valeur, ou quelques choppes de bières, la capitaine sait se montrer un tout petit peu plus chaleureuse, à défaut de devenir plus prolixe, car elle n'aime définitivement pas parler pour ne rien dire. Cela dit, Rubine est capable de la pire des froideurs comme de la plus sincère des amitiés, seulement il faut la mériter, la femme étant d'une méfiance frisant la paranoïa.

    {Informations Complémentaires.»

    Arme de prédilection : Katzbalger et dagues. Le Katzbalger est une épée courte à lame large et à deux tranchants parallèles, arrondie à son extrémité. Sa garde est constituée d'un simple pas-d'âne, ou souvent formée de deux quillons entortillés en "S" autour de la garde. Ses coups sont très rapides à porter et souvent particulièrement brutaux. Quant à l'utilisation des dagues, Rubine a une large préférence pour les dagues à rouelles de section triangulaire, portées avec un gantelet d'arme comme armes secondaires vicieuses et faisant des blessures particulièrement atroces, capables de passer dans les défauts de l'armure adverse.

    Style de combat : Rubine maîtrise plusieurs armes de la catégories des armes tranchantes : dagues, flamberges, épées longues et courtes. Cependant elle a une préférence pour les armes légères et maniables comme la fameuse Katzblager, utilisée conjointement avec un gantelet d'arme et parfois une dague. Rapide et précise, la capitaine est une escrimeuse brutale au style autodidacte, ayant pour la majeure partie d'entre elle apprit ses feintes et bottes d'elle-même, héritées de son ancien style de vie criminel. Ses techniques préférées consistent à dévier ou attraper les lames adverses avec son gantelet et profiter ainsi de l'ouverture pour frapper. Ensuite, Rubine utilise souvent tout ce qui lui passe par la main durant les combats, donnant priorité à l'efficacité plutôt qu'au style. Ainsi, feints vicieuses et coups-fourrées sont dans ses habitudes.

    Magie maîtrisée : Aucune, Rubine ne fait confiance qu'à l'acier de son épée.
    Sorts connus : Aucun.

    {Vous.»

    Comment avez vous découvert le forum? Par Célia Myrkon.
    Que pensez vous de ce dernier? J'aime vraiment bien le Design, le contexte est travaillé.
    Quelle sera votre fréquence de passage? Régulière, au moins une fois tout les deux jours


Dernière édition par Rubine Sandrithar le Dim 29 Nov - 23:43, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Rubine Sandrithar, capitaine de la Garde d'Acier   Rubine Sandrithar, capitaine de la Garde d'Acier Icon_minitimeMer 25 Nov - 5:25


Rubine Sandrithar, capitaine de la Garde d'Acier 091112033017794958

    Il était une fois, dans la ville de Morn, une morne famille, qui vivait d'un morne travail : ils avaient une boucherie-charcuterie. Mélisandre fut la dernière enfant de la famille Boucher, après son frère Adelbert de dix ans son aîné, ses deux sœurs plus âgées qu'elle de cinq ans, Œunone et Hermione, et son autre frère Pépin, de deux ans plus vieux, qu'on disait attardé. Cinq enfants donc, avec un dernier en route mais qu'Eulalie, sa mère, perdit en couche quand Mélisandre avait trois ans. Rubine aurait peut-être été bouchère-charcutière aujourd'hui si son père, Markus, n'avait pas eut un bien vilain travers qui allait non seulement sceller le destin de sa fille mais également de la famille entière. En effet le père Boucher était joueur. Un joueur compulsif et plutôt malchanceux, il fallait bien avouer, ou alors un peu trop naïf pour arriver correctement à jouer aux jeux de cartes ou de dès dans les maisons de jeux de Morn. L'homme perdait plus qu'il ne gagnait, contractant des dettes chez des gens bien peu recommandables qui lui firent sentir qu'il avait intérêt à trouver un moyen efficace de les rembourser, autrement il lui arriverait des bricoles bien fâcheuses, à lui et sa petite famille. Il commença par augmenter les prix des pièces de viande; malheureusement cela lui faisait perdre sa clientèle. Et quand il demanda de l'aide à son aîné Adelbert, qui était un "vendeur de ruelles sombres", comprenez un receleur d'objets volés, ce dernier lui cracha au visage pour toute réponse. Et l'entourage des prétendus amis de Markus sembla tout d'un coup bien moins présent. Que faire?

    L'idée vint à l'homme sans qu'il eut le courage de la mettre en œuvre toutefois. En effet, malgré ses multiples grossesse, sa femme était encore fort avenante, et ses deux filles les plus âgées venaient d'atteindre quinze ans... la prostitution était un marché florissant à Morn, depuis quelques années, et Markus fini par mettre les femmes de sa famille assez âgées pour faire ce travail dans les rues de la Ville Sans Sommeil. Ainsi, il n'y eut pas grand monde à la maison pour les deux plus jeunes, Pépin et Mélisandre, cette dernière alors à peine âgée de dix ans devant s'occuper de son frère handicapé mental. Cependant les enfants ne comprennent pas toujours ce qui est juste et ce qui ne l'est pas, et la fillette vit plus en Pépin un fardeau qu'une source de compassion. Après tout, s'il était comme cela, elle n'en pouvait rien. Mais il l'empêchait de sortir jouer avec les autres gamins de son âge ou de se déplacer librement, et elle avait parfois honte lorsque ce dernier était en la présence de ces amis. mais après tout, elle n'était qu'une petite fille de dix ans, un peu cruelle, encore naïve, qui avait cependant vite comprit que ses sœurs et sa mères faisaient le plus vieux métier du monde. Alors avoir la charge de Pépin était un peu trop pour elle, même si elle le défendait souvent contre les gamins qui se moquaient de lui, gamine solide et bagarreuse avec pas mal de ressources. Et même si elle aimait son frère, Mélisandre ne pouvait s'empêcher de lui en vouloir, même si ce n'était pas sa faute si elle se retrouvait ainsi bloquée.

    Le temps passa et laissa sur Mélisandre la marque de la mort de l'enfance pour l'éveil du papillon de femme qu'elle allait devenir, ses treize ans venus, lorsque le sang commença les premiers cycles de menstruations. Cependant chez les Boucher, il n'y avait bien que la petite dernière qui avait changé : le père était toujours dans les dettes jusqu'au cou, sa mère et ses sœurs aînées à présent dans une maison close pour les couvrir. Quant à Pépin... et bien il était toujours le même, en un peu plus grand, travaillant à la boucherie avec son père, ayant apprit à abattre les animaux. Cependant le petit commerce de famille était au bord de la ruine à cause de la frénésie des jeux de Markus. La situation n'avait guère évolué, bien au contraire, l'argent manquait encore plus. le père Boucher décida alors, voyant que Mélisandre avait à présent les courbes d'une fille nubile, de la prostituer à son tour pour couvrir ses dettes. Mais l'adolescente ne l'entendit pas de cette oreille et en guise de réponse à sa rébellion, elle reçut une volée de claques, trainée par le bras jusqu'à l'établissement où finissaient toutes les femmes Boucher, pour couvrir les faiblesses d'un homme méprisable. Mais la fillette se débattit sur le chemin, mordant comme un animal farouche son paternel jusqu'au sang pour qu'il la lâche et disparaissant dans le noir des ruelles de la Ville sans Sommeil. Jamais, ô jamais elle ne serait une catin. Mélisandre préférait encore mourir de faim dans la rue plutôt que donner son corps, même pas pour sa propre cause. Son père et son frère Adelbert la cherchèrent des semaines durant, mais la fugueuse retrouvé trois fois parvint toujours à s'échapper, petite et agile, tellement déterminée à ne pas finir en putain.

    Ce fut dans la rue, à présent sa nouvelle mère, que Mélisandre mourut pour donner naissance à "Rubine". Elle n'avait que quatorze ans et un puissant désir de vivre aux tripes, mais la peur que son père lui remette la main dessus. L'enfant était orgueilleuse, se refusant à mendier, décidant de prendre le chemin du larcin et de l'illégalité en devenant Pickpocket sur la place centrale de Morn, volant parfois les nobles venus s'encanailler dans la grande ville en se faisant passer pour une gamine perdue. Elle se heurta bientôt à plusieurs bandes de gamins des rues sur les territoires desquels elle se trouvait et visiblement empiétait. Mais la gamine cognait pour se défendre, fuyait ou parfois, quand elle n'avait pas de chance, était simplement passée à tabac par les autres. C'est dans cette cohue qu'elle rencontra Zektbach et Ristaccia, ses deux premiers compères de filoutage. L'un était un Humain de seize ans, un grand gaillard de rouquin au visage constellé de tâche de rousseur, le nez cassé d'innombrables fois. Ristaccia quant à elle était une Makaï Rat d'un an de moins que Mélisandre, agile et petite, capable de se faufiler partout. Ensembles, ils décidèrent de créer la bande des Chapardeurs, un petit Gang de gosses des rues, histoire de survivre. Car dans la vie, on a coutume de dire que c'est chacun pour sa gueule. Mais c'est plus simple d'être à plusieurs pour des intérêts communs. Il n'y avait pas besoin d'être quinquagénaire pour comprendre cette évidence.

    Les premières années des Chapardeurs furent les meilleures. La découverte des coins sûrs, les mauvais coups aux passants crédules, l'amitié, l'entraide. Parfois des coups durs, d'autre gangs leur tombant dessus. Ristaccia perdit même un œil. Et leur première pierre précieuse; un tout petit rubis que Mélisandre avait subtilisé à un noble venu de Port-au-Crâne. Pour célébrer cela, les autres décidèrent de l'appeler "Rubine", qui serait son "nom de voleuse". Et le temps passa, de petits larcins en vols plus audacieux et parfois des rapines un peu plus violentes. Les enfants de Mère la Rue grandirent pour devenir des hommes et de femmes. Les Chapardeurs comptaient un certain nombre de jeunes Makaï issus des milieux les plus pauvres que le règne d'Otto II, le Duc de l'époque, et sa politique raciste avait envoyé à la rue, abandonnés par des parents socialement désavantagés qui ne pouvaient bien souvent les nourrir. Ainsi Rubine grandit-elle sans aprioris envers les Enfants de ma Magna Mater. De toute façon dans le monde où elle vivait la religion n'avait pas de place. Aucun dieu, aucune déesse ne leur donnait à bouffer ou leur tenait chaud le soir.

    Cependant, Rubine haïssait profondément Morn, et son cœur était celui d'une aventurière que rien ne savait ni réellement intéresser à long terme, ni retenir. Finalement à dix huit ans, la jeune fille avait l'impression d'enterrer sa vie dans ce trou à rat. L'impression de s'embourber dans ce cloaque. Elle croisa parfois son frère Adelbert, toujours receleur, qui lui demanda maintes fois de revenir dans la famille Boucher. Ou plutôt lui ordonna. Markus avait perdu la boucherie et s'était enfoncé dans l'alcool. Hermione avait fuit la maison close et avait épousé un de ses anciens clients alors qu'Œunone quant à elle était toujours une putain, tout comme sa mère. Pépin lui était utilisé par Adelbert comme homme de main, profitant de son côté simplet.

    Finalement tout les Boucher avait une existence minable.

    lors un soir Rubine prit son maigre paquetage, deux dagues, seules armes qu'elles savait à peu près manier et elle quitta à jamais les Chapardeurs pour vivre sa vie et découvrir les autres villes d'Oonagh. La jeune fille pensait valoir mieux que les autres Boucher car elle avait le plein contrôle de sa vie et bien que ses amis voleurs tentèrent de la retenir, la rude brune fit la sourde oreille. Zektbach lui cassa la figure et Ristaccia lui fit une scène. Mais deux jours plus tard, avec un œil encore poché, Rubine avait disparu dans le noir des ruelles de Morn, comme elle était venue auprès d'eux...

Rubine Sandrithar, capitaine de la Garde d'Acier 091112033514713804

    La campagne était un tout nouvel univers pour l'enfant des villes qu'était Rubine l'Urbaine, du haut de son mètre soixante dix et son allure de chat sauvage un peu trop maigre. Dix huit ans d'existence sans le moindre but autre que survivre. Alors, passant de petits villages en fermes isolées, elle fit ce qu'elle savait le mieux faire : tout et n'importe quoi, avec une bonne dose de filoutage quand elle le pouvait. Une femme-à-tout-faire, réparant les clôtures, coupant du bois aux vieux, binant les champs des paysans ou s'occupant des bêtes contre le gîte et le couvert. Et quant elle pouvait, la jeune fille ne manquait que rarement d'emmener avec elle de petits souvenirs de valeur à revendre sur la route... On ne change pas un filou, après tout. Les gens sont juste parfois trop naïfs et c'était tant mieux pour elle. Deux ans se passent ainsi plutôt tranquillement, à errer sans autre but que la subsistance. Deux ans, c'est long, c'est court, sur les chemins de terre, à piquer les poules de paysans trop naïf pour vous avoir autoriser à dormir chez eux une nuit, à emporter un peu de l'argenterie en guise de souvenir. Rubine ne le faisait pas systématiquement, mais si une belle occasion se présentait, elle la saisissait au vol. Pour vivre il faut savoir être opportuniste.

    Voler des poules ou des oies était certes moins excitant que de subtiliser la bourse des membres de la Garde de la Roue de Morn, mais il fallait bien donner à manger à son estomac. Cependant la jeune femme arriva, hasard de ses pas, dans la grande ville portuaire de Port-au-Crâne, capitale du Duché d'Oonagh, et décida d'y faire une longue halte, histoire de se refaire un peu à la vie urbaine. Elle avait vingt ans, un seul pantalon, des bottes toutes crottées et usées jusqu'à la corde, une petite dague et un vieux sac plein de bric-à-brac sans valeur. Cette ville était bien différente de Morn : un peu plus grande certes, mais avec un commerce tout différent. Il y avait des quartiers portuaires bien dégagés où mouillaient de grands bateaux comme jamais la jeune femme n'aurait pu en imaginer. Des voiliers, des cogues de commerces, où encore d'impressionnants galions équipés de longs franc-bords, et leurs caravelles colorées étaient parfois si hautes qu'elles lui en donnaient le vertige. Rubine commença par s'acoquiner avec les Insectes de Nuit, une troupe d'artistes d'un théâtre ambulant. C'était une excellente couverture pour se montrer un peu sage, histoire de se reposer un peu. Et même si elle était une piètre comédienne, cela ne faisait rien car il y avait toujours quelque chose à faire à l'arrière, que ce soit s'occuper du décor comme délester quelques niais de quelques pièces de cuivre. Et comme elle plaisait bien à Riccardo, le fils du tenancier de l'auberge du Nid de Serpents, après des quartiers commerçants, Rubine pu se faire un peu d'argent non pas en temps que serveuse, mais que personnes qui ramenait les tonneaux d'alcool jusqu'à l'auberge, depuis le port. Cela dit, ne vous mettez pas en tête que la fille Boucher allait se ranger aussi facilement. Les vies calmes ne sont pas faites pour les gens au sang aussi bouillonnant que celui de Rubine.

    La jeune fille commence par revoir ses priorités en se lançant dans le recel d'objets volés, bien que demoiselle d'action, elle préfère nettement être des larcins organisés. Très vite cependant, elle découvre l'existence d'une Guilde de voleurs répondant au nom de Guilde de Rishiff. Et le monde du crime organisé la happa sans même qu'elle s'en rende compte. Rubine, forte de son expérience précédente avec les Chapardeurs, organise quelques cambriolages qui se couronne de succès, et bien vite la Guilde apprit à lui faire confiance et lui cède quelques hommes à diriger. A cela, elle se montra plutôt douée, si bien qu'en deux ans l'enfant de Morn sans avenir était à présent capable de mener quelques hommes et de créer des plans d'infiltration dans des demeures de nobles assez bien protégées. Elle avait des gens en dessous d'elle, au dessus d'elle. Rien de bien spécial; c'est le monde des Guildes, dans lequel elle était une jeune recrue prometteuse, jeune femme qui malgré le fait qu'elle était parfaitement illettrée démontrait une grande capacité d'adaptation. Rubine apprit à mieux maitriser la dague, les couteaux de lancer. Elle apprit également les techniques d'infiltration urbaine, l'escalade, la discrétion. Après les petits vols de l'enfance, elle passait aux cambriolages, et l'adrénaline était un cran au dessus. Parfois même, ils étaient employés par des nobles de la ville désireux d'ennuyer leurs condisciples. Ce fut une période que Rubine qualifie souvent aujourd'hui d'heureuse, même si elle ne l'est pas vraiment. Jeune et fringante, avec le sentiment d'être invincible, impossible à attraper. Parfois même elle s'amusait à narguer la Garde de la ville avec quelques uns de ses plus proches collègues : Arathus l'ancien garde de la ville impulsif viré pour avoir laissé faire des voleurs, Ophir le Makaï Corbeau qui était leur éclaireur, Alcemides celui qui semblait toujours tout savoir, Crispine l'Hybride Chauve-Souris et le petit dernier, Murilo alias "Pétochard", un Makaï Musaraigne, car il était de ses hommes toujours le premiers à détaler, qui semblait toujours sortir de sa cambrousse profonde du fond de la Chaîne des Petites Dents. Oui, c'était le bon vieux temps à Port-au-Crâne.

    Mais un jour, un noble de la famille Enaro vint les voir pour leur demander un service. Il leur demandant de kidnapper la dernière fille des Orestes, Bathilde, alors à peine âgée de treize ans, pour empêcher son père, Aragon Orestes, noble puissant mais aussi chef de la Guilde de Lilice de devenir le Maire de Port-au-Crâne. La Guilde de Lilice était la concurrente de celle de Rishif dans laquelle se trouvait Rubine et son groupe. Cependant enlever la jeune fille ne fut pas compliqué, ou tout du moins s'introduire chez les Orestes, puisque Rubine avait fait repéré les lieux par Ophir et Crispine, et avait conçut un plan très ingénieux pour tromper la garde, en leur donnant du vin drogué puis en se faisant passer pour des serviteurs. La petite qui dormait dans sa chambre fut attrapée et endormie avec un mouchoir nappé de drogue somnifère, avant que l'équipe ne détalle sans demander son reste. Cependant ce fut bien la partie la plus simple du kidnapping. Séquestrer la fillette et attendre des nouvelles d'Aragon suivant leurs exigences fut plus long et un peu barbant. Pourtant, durant le temps où Bathilde fut contrainte par Rubine et ses paires, elle ne fut jamais maltraitée. Ils étaient des malfrats oui, mais pas des tueurs de gosses, bien qu'ils avaient déjà assassiné des adultes. Il n'était même pas question de la tabasser et encore moins de la tuer, bien évidemment. La petite resta un bon mois avec des geôliers, finissant par développer une empathie, voire une certaine sympathie envers ces derniers. Drôle de gamine, avait pensé Rubine. Mais ça faisait moins de travail, donc ça n'était pas si mal que ça, en définitive.

    Le mois passé, Aragon Orestes accepta de retirer sa candidature à la mairie de Port-au-Crâne. Il avait fait comme demandé, n'avait pas alerté la milice de la ville. Cependant il était le chef de la Guilde de Lilice et il fallait s'attendre à tout. C'était à Rubine d'aller chercher la lettre d'abandon et à Ophir et Arathus d'amener la petite Bathilde au point de récupération. Cependant tout ne se passa pas comme prévu, puisque le sieur Orestes vint en effet avec sa garde personnelle, mais pas pour le protéger. Il n'avait aucune envie d'abandonner le poste de maire mais bel et bien de faire la peau aux membres de la Guilde de Rishif qui avait osé lui faire du chantage, la chef du groupe en premier. Au cour de cet âpre combat, Rubine visa un des gardes avec un couteau de lancer, mais ce dernier fit un pas sur le côté au dernier moment et l'arme alla directement se planter dans le front... d'Aragon Orestes, qui tomba raide mort sur le carreau. A cet instant, le temps fut comme suspendu et Rubine, même si elle n'avait pas tout comprit, avait au moins saisi une chose : elle profita de ce moment de stupeur générale pour prendre la clef des champs par une rue de traverse, parvenant à semer ses agresseurs au terme d'une course poursuite haletante dans les petites ruelles de Port-au-Crâne. Cependant, elle était bien consciente de sa maladresse : elle venait de tuer Aragon Orestes, le chef incontesté de la Guilde de Lilice, et ses hommes, témoins de la scène, connaissait son identité et son appartenance à celle de Rishif. C'était une déclaration de guerre ouverte. Port-au-Crâne serait bientôt un véritable champ de bataille...

    Même la milice fut débordée. Plus aucun ruffian de la ville ne se cacha, et les meurtres et attentats eurent même lieu le jour, ou en public. Lilice contre Rishif. Les deux Guildes s'autodétruisaient en emmenant avec elles tout ce qui était possible. Rubine était activement recherché, obligée de faire cavalier seule et de se cacher là où elle le pouvait. De ses anciens compagnons, seul Ophir lui resta fidèle, les autres la chassant par crainte de représailles. Crispine quitta la ville, Murilo fut retrouvé pendu avec Arathus. Alcemides quant à lui trahi ses anciens camarades en tentant de livrer Rubine à ceux de Lilice. Dès l'instant où la jeune femme eut planté son couteau dans Aragon, même par erreur, elle ne pouvait plus rester à Port-au-Crâne. Rubine quitta alors la ville suivie malgré ses protestations par son ami Ophir le Corbeau, mais leurs routes se séparèrent bientôt quand l'Humaine trouva un refuge inespéré : s'enrôler dans l'armée, en signant un contrat dans l'Armée d'Oonagh pour être glissée dans une garnison au hasard. Elle signa de son nom de naissance, Mélisandre Boucher, et partit flamberge au vent, vers la frontière avec Sundaar. Il fallait bien s'en tirer. Peu importe comment...

    L'armée.. se mettre au vert le temps que cela se calme. Rubine n'imaginait cependant pas ce quelles genre d'aventures elle allait vivre...

Rubine Sandrithar, capitaine de la Garde d'Acier 091120062702100648

    Mélisandre Boucher, vingt trois ans. Avec son allure de chatte de gouttière à la carrure souple mais sportive. Une jeune recrue à l'air morgue relativement indisciplinée. Du camp, elle était une des rares femmes, et pourtant dès son arrivée, elle ne put s'empêcher de se faire remarquer en cassant la figure d'un jeune qui semblait la chambrer sur son sexe. Le sexe faible... une bourrade dans le ventre et elle lui fit ravaler son sexe faible. Dans un camp levé près de la frontière Sundaarite, non loin de la petite ville d'Arhal, on formait de jeunes personnes à l'art de la guerre. cependant l'éducation militaire devenait bien laxiste depuis quelques années, le Duc délaissant ce domaine qui avait jadis fait la réputation d'Oonagh. Cependant, l'entrainement était resté le même que celui de cet âge d'or à présent révolu. Les troupes Sundarites ayant fait la démonstration à plusieurs reprises durant les dernières guerres que la meilleure des cavaleries était impuissante contre des fantassins équipés de piques atteignant jusqu’à six mètres de long, de nombreux souverains décident de créer des unités sur le modèle de ces combattants. Oonagh ne dérogea pas à la règle. Cependant, avec le temps, nombres de soldats désœuvrés quittait l'armée pour embrasser des carrière de mercenaires. Parmi eux, les Lanzer d'Oonagh étaient très recherchés, se mettant au service des plus offrants et on peut aisément dire qu'ils ont marqué l’histoire de leurs pillages et exactions.

    Rubine, alias Mélisandre, fut formée en tant que Lanzer. Une longue pique de six mètres ou plus était l'arme principale à maîtriser mais la hallebarde, plus courte (deux mètres environ) et divers types d’épées à une ou deux mains équipaient également les troupes. Les Lanzer utilisaient par exemple la flamberge, une longue épée pouvant abattre aisément un cheval, mais aussi la Katzbalger, une épée courte à deux tranchants faite pour les affrontements rapprochés. Rubine, peu habituée aux armes lourdes, et à la stratégie en elle-même, eut beaucoup de mal à se faire à l'apprentissage de l'armée. En outre, la camaraderie n'était pas son fort. La pique la rendait pataude. La flamberge lui semblait bien trop lourde. La hallebarde lui semblait mal équilibrée. Pourtant, avec le temps, la jeune femme fini bien par s'y faire, même si en général elle préférait le corps à corps le plus brutal avec la Katzbalger, pourtant arme secondaire. Cependant, lorsqu'elle en arrivait à ce stade, ses instructeurs la rappelaient à l'ordre : ce n'était pas comme cela qu'on se battait. Ils cherchaient la rigueur et la prudence. Rubine n'était pas dans son élément. Cependant elle resta quatre ans dans l'armée d'Oonagh, après avoir été formée durant la moitié de celles-ci. Cependant, sa garnison, comme tant d'autres, n'avait que peu à faire : nous étions en temps de paix et Sundaar semblait bien lymphatique. Alors la jeune soldate attendit la fin de son contrat, et ne le reconduit pas. Cette vie d'attente et d'ennui n'était pas faite pour elle, si aventureuse, si désireuse d'adrénaline. Elle fit alors ce que faisait beaucoup de Lanzer : Rubine devint mercenaire. Après tout, sa force, ses armes et ses compétences avaient toujours été à louer, en quelque sorte. Pourquoi arrêter maintenant? Surtout avec de nouvelles compétences.

    Après quelques petites missions pour quelques nobles peu scrupuleux d'Oonagh et même un ou deux villages apeurés par des pillards Sundarites dans la Chaîne des petites dents, Rubine et son ancien supérieur, Bruegel, rejoignirent la frontière Sundarite pour arriver dans la région de Zagerath. l y avait surement du travail là bas aussi, de l'autre côté. Même si les gens étaient différents et que c'étaient les ennemis d'Haarkon. Quelle importance? Les pièces d'or payent la même choses, Haarkoniennes ou Sundarites. A Jhebaal, une ville commerçante, les deux compères rencontrent d'autres mercenaires en quêtes de contrats. Un officier-infirmier Humain répondant au nom de Tilbert, face rubiconde et réjouie, un peu goguenarde, ainsi qu'un Makaï Ours prénommé Tammuz les aceuillirent au sein du groupe, ayant été Lanzer eux-même. Beuveries abondantes, avec réjouissances dignes de nobles... entre deux contrats pour le pays des Narguilé et des plats de fruits et de viandes colorés, la Compagnie de l'Aigle, dirigé par Griffin, un altier Makaï Aigle, s'excitait la nuit, de joyeuse humeur, souvent grâce des libations un peu trop abondantes, courant l'argent, les putains et l'ivresse. Une vie plus facile que d'habitude. Plus facile qu'avant, pour l'enfant pauvre de Morn qui avait toujours vécu en arrachant aux autres ce dont elle avait besoin.

    Rubine et ses comparses se conduisirent souvent en soudards et en pillards avides de rapines et souvent plus proche de la misère que de la gloire. Ils étaient mercenaires, souvent mal vus par la population et pour cause : massacres, mises à sac, vols et viols, incendies... rien de réjouissant n’était à attendre de leur passage. Même les couches sociales dont ils étaient issus (petits artisans ou compagnons, paysans voire repris de justice) et dont ils espéraient s’extraire grâce à la solde, avaient une mauvaise image des mercenaires. Rubine ne posait cependant pas trop de questions. Elle devait bien vivre, comme tout le monde. C'était juste que de vols et de cambriolages, elle était passée aux rapines et aux pillages. La Compagnie était partie semer le désordre sur la frontière Ouest de Sundaar, dans le pays de Xercès, avec lequel le Royaume du Seigneur Bouc était en guerre pour s'étendre territorialement. Ils étaient en quelques sortes les messagers de la guerre, les premiers coups de semonce. Mais des coups bien violents. On leur demanda de détruire quelques villages choisi attentivement par leur chefs, pour terroriser les Xerciens et forcer le respect. Rubine, qui était à présent mercenaire depuis bien sept ans, se lança dans la bataille dès lors qu'on leur assigna le fait de combattre de vrais soldats plutôt que de massacrer des paysans. Il n'y avait aucun plaisir à tuer ces faibles là. Par contre, vaincre au champ de bataille, contre de vrais guerriers, c'était cela la vraie vie. Du moins pour elle...

    Katzbalger au vent, dague dans les tripes des soldats d'en face. Rien de personnel. Il n'y avait pas d'ennemis. Pas de méchants ou de gentils, juste des gens qui s'étripaient pour sauver leurs vies. Certains se battaient pour ça. D'autres pour la gloire. Rubine, elle, combattait pour elle. Pour apprendre et pour vivre. Avoir enfin un sens à sa vie. Avoir enfin du confort. La guerre de Sundaar n'en finissait plus. C'était comme si faire couler le sang pourrait remplir la mer. Coups d'épée, de piques, flèches plantées dans la chair. Brûlures, écorchures, déchirures... tant de blessures ornaient à présent la peau de celle qui n'avait jamais fait parti du monde où les femmes se fardent. Cependant, alors qu'elle avait dépassé la trentaine de six années, Rubine tomba au champ de bataille, la face heurtée par une lourde masse garnies de clous, emportant la moitié de son visage, crevant son œil, emportant à jamais son sourcil et son arcade. Dans une tente d'infortune en plein affrontement, Tilbert tenta de la soigné, dans son infirmerie de fortune. La Compagnie de l'Aigle manqua de perdre leur seul élément féminin ce jour-là, mais il semblerait que la Mort n'eusse pas voulu de Rubine Sandrithar ce jour là... La mercenaire récupéra, petit à petit, mais son visage n'était plus qu'une moitié de face sans paupière, sans œil, sans arcade, la peau raclée de la joue au front, déchirant tout ce dernier d'une cicatrice boursoufflée.

    Un coup sur la tête et tout change...

    La Compagnie se heurte bientôt à un nouvel ennemi, qu'elle ne peut combattre : la syphilis, ou Mal de Xercès comme disaient les Sundarites, une maladie vénérienne qui faisait des ravages dans les milieux défavorisés et celui des soldats. Hutter et Bosco décédèrent de cette maladie attrapée surement durant leurs relations sexuelles avec des putains, ou peut-être durant leurs rapines. En tout cas il y avait eut une femme -ou un homme pour certains- de trop. Tammuz, le fort, le Makaï Ours, qui commençait à entretenir une relation romantique avec Rubine, contracte également la syphilis. Tandis que la maladie le ronge lentement, lui faisant perdre petit à petit la tête, sa compagne prend sa place aux côtés de Griffin, en temps que seconde. Cependant Tammuz semble tenir bon. Il continue à participer aux missions et raids de la Compagnie, encouragé par Rubine. Bien heureusement pour elle, ils n'eurent jamais de rapports sexuels, et elle évita ainsi d'attraper la maladie qui rongeait son compagnon... pourtant, l'Ours continuait de souffrir, sachant bien qu'un jour la mort le prendrait comme Hutter, comme Bosco... Cependant, le temps passa, jusqu'à ce que Rubine passa de l'âge d'une femme dans la fleur de l'âge à celui d'une femme mûre. Elle avait à présent trente six ans et son physique n'était plus celui d'une chatte sauvage trop maigre de ne pas assez manger. Ses muscles avaient gonflés, sa peau avait durcie, tannée par le soleil âpre de Sundaar et de Xercès, parcouru de cicatrices comme autant de trophées et de récompenses de bataille. Elle n'était plus la voleuse aux yeux malicieux, mais était devenue une véritable combattante. Rubine n'était plus une soldate : elle était une guerrière. Avec sa Katzbalger, ses dagues et sa manière de se battre à mi chemin entre l'escrime et le plus inélégants des étripages...

    Leurs chefs Sundarites se tournèrent à présent vers Haarkon, maintenant que Xercès était occupée et soumise. La Compagnie de l'Aigle retourna sur les terres qui avaient vu naître Rubine, le Duché d'Oonagh, remontant la Chaîne des Petites Dents. On leur demanda à nouveau le plus simple de leur travail : massacrer, piller et incendier un village. Rien de très difficile, horriblement dit, pour des mercenaires qui avaient depuis longtemps prit l'habitude de s'en prendre aux innocents "juste parce que c'était le travail". Dans le groupe, Rubine était de ceux-là. Ils y avaient ceux qui abusaient des femmes, mais elle-même n'était pas intéressée par la gent féminine bien que Nala, la belle Makaï Tigresse du groupe, nouvellement venue, lui avait fait du charme. Et violer les hommes... était sans intérêt. Elle avait Tammuz, même si ce dernier ne la touchait pas. Ce n'était pas grave. Le petit village de Belli ne résista pas longtemps à la Compagnie. Les chaumières partirent en cendres incandescentes dans l'air du soir éclaboussé de sang. Les hommes furent massacrés, les femmes et enfants capturés selon les habitudes de Sundaar pour être réduits en esclavage. La mise à sac n'avait même pas prit une soirée... Dans les ruines du village, sur son cheval, Griffin comptait les hommes. Il manquait Tammuz, ainsi envoya t-il Nala et Rubine, les deux seules femmes du groupe, le chercher. Après quelques minutes de recherche, des cris dans une grange en ruine alertèrent les deux guerrières. Des cris d'enfant.

    Rubine trouva son compagnon en train d'essayer d'abuser d'un petit garçon. Et soudain, elle réalisa certaines paroles de Griffin, leur chefs : "peut-être n'aime t-il pas les femmes, s'il ne te touchait pas avant d'attraper le Mal de Xercès". L'Humaine lui hurla d'arrêter, mais L'ours ne semblait pas disposé à l'écouter. Nala tenta de la retenir, mais Rubine, écœurée de son compagnon, choquée, hurlait de plus en plus fort. Et soudain, la propre masse de Tammuz lui écrasa le crâne, alors qu'il s'apprêtait à souiller à jamais le garçon, et le corps de l'imposant Makaï retomba au sol en un bruit mou, tué sur le coup par l'assaut de Rubine, qui avait saisit l'arme. L'enfant hurla, partant en courant, rattrapé par Griffin lui-même qui arrivait sur les lieux, alerté par les cris de rage de Rubine et les pleurs de l'enfant. Il regarda l'Humaine dans les yeux, avec un air à la fois dur et désolé, avant que de lui dire : "Il le faisais toujours. Je fermais les yeux parce que c'était un de nos meilleurs combattant". Toujours... ? Comment pouvait-on couvrir un type qui abuse de gamins? Etait-ce l'habitude des rapines qui endurcissait Griffin à ce point ou était-il simplement fou?


    "Mais toi, tu as tué mon ami, Rubine, je ne peux pas te le pardonner..."

    "Bâcles-là Griffin! C'tait qu'un malade!"

    "C'était ton amant, non?"

    "'Spèce de sale ..."

    "Pars, et ne reviens plus jamais. Estime-toi heureuse que je ne te tue pas, en souvenir de notre amitié."

    "Griffin! Tu... m'empaille pas comme ça!!!"


    "Va t-en, Rubine. Ou moi ou bien un de tes anciens compagnons te tue selon mon ordre."


    L'altier chef de la Compagnie pointa Rubine du doigt comme étant une traitresse, et la condamna à l'exclusion du groupe, se pensant magnanime en lui laissant la vie pour avoir tué un de ses compagnon d'armes. Le soir-même, avec un simple paquetage, la revoilà sur la route, seule, sans avoir salué personne. Personne ne voudrait la saluer. Pourtant, Tilbert l'infirmier et Nala la Tigresse, avaient prit leurs sacs et avaient décidé de suivre Rubine. Ils étaient ses amis. Nala avait vu la scène. Tilbert croyait en Rubine. Ils n'étaient que trois, mais ils étaient soudés. A présent, les Petites Dents franchies, la vie de mercenaire prenaient fin pour eux. Et Rubine, commençait à se dire que ce n'était pas plus mal de retourner sur la route. Il n'y aurait plus de beuverie avec la Compagnie. lus de chanson de Bosco ni d'histoires drôles de Yussef. Plus de compliments sur la manière de se battre de la part du froid Griffin. Plus de Tammuz. mais plus de pillages, plus de meurtres inutiles, plus de pillages sanglants. Bien sûr, il y en aurait toujours de la part d'autres. mais cette époque était terminé pour Rubine, Tilbert et Nala qui commençaient à présent leur nouvelle vie.

    Où allaient-ils aller?
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Rubine Sandrithar
Capitaine de la Garde d'Acier
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Rubine Sandrithar

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Statut : Chef de la Milice d'Altérone.

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MessageSujet: Re: Rubine Sandrithar, capitaine de la Garde d'Acier   Rubine Sandrithar, capitaine de la Garde d'Acier Icon_minitimeMer 25 Nov - 5:26


Rubine Sandrithar, capitaine de la Garde d'Acier 091121064002675544

    Duché de Lushan, en l'an de grâce 106 du Calendrier de la Rébellion. A trente six ans, Rubine Sandrithar est selon les standards d'âge Humain une femme qui a un certain vécu. C'est surtout que jusque là, sa vie a été bien remplie. De bonnes choses, de mauvaises aussi. Cela dit, elle est une enfant de la Débrouille : voleuse, malfrat de Guilde, soldate et pour finir mercenaire. Ayant traversé Oonagh avec ses compagnons Nala et Tilbert, elle se retrouva aux pieds des Monts Hagards un an après son départ de la Compagnie de l'Aigle. Avec son attitude impertinente, moqueuse, insolente, et sa gouaille née de son argot, elle a pu trouver quelques nouveaux comparses à Eirahena, la Cité des Glaces, sur leur chemin. Mais la nouvelle petite troupe semble ne pas filer vers un destin de ruffians des villes. Sur le chemin, ils attaquent calèches, chariots et gens à cheval, réclamant leurs possessions. Et visiblement la Filouterie ne voulait pas lâcher Rubine, qui devint chef d'une bande de brigands de grands chemins. Rubine trouva cela plus reposant d'être une simple voleuse, plutôt qu'une soldate. la guerre n'était pas faite pour elle. Oh pas que son cœur soit tendre, bien loin de là, puisqu'elle était bien souvent sans pitié et qu'elle tuait ceux qui résistaient ou tentaient de se défendre, laissant quelques orphelins à la nature de Lushan. Mais au moins n'était-elle plus cerné par cette impression de vacuité et de non-sens que lui procurait la vie de mercenaire. Voleuse elle fut, voleuse elle voulait rester. Il était rare qu'ils tuaient; les gens qu'ils attaquaient étaient en général trop apeurés pour penser à se défendre, et s'ils se soumettaient, ils pouvaient garder la vie.

    Ne dit-on pas "la Bourse ou la Vie?"

    Alors sur les chemins de terre, petits comme grands, la bande de Rubine allégeait les bourses des passants, installant leur cache dans les Mines Abandonnées des Taupes, non loin du petit bourg d'Aavalon. Robur, ancien ouvrier à Eirahena, connaissait bien la région pour en être originaire. Cet Humain était devenu leur compagnon après un soir de beuverie à la Taverne du Pic à Glace. Rubine se souviendrait toujours de sa grosse moustache qui lui donnait l'air d'un sanglier... après quelques mois d'activité à profiter de la nouveauté de leur présence pour brigander impunément, les sbires de Luka Ier les recherchaient, aussi le petit bourg d'Aavalon fut à éviter, de même que le village de Cailt. Pourtant, ni Rubine ni aucun de ses hommes n'étaient préparés à ce qui allait se passer : en l'An 107, à peine un an après leur installation à Lushan, le Duché d'Oonagh fut envahi par les forces Sundarites, et en conséquences de cela, l'esclavage fut réhabilité. Cela ne les concernait pas en effet, mais les répercussions allaient venir un peu plus tard. Luka Ier, Duc de Lushan, obtint du roi Eusebio III la réhabilitation de l'esclavage systématique des Humains dans sa région. Il faudrait redoubler encore plus de prudence car en plus de devenir des criminels, les Humains de la troupe de Rubine seraient des dissidents : ils se considéraient comme des Humains Libres. Plus questions de jouer avec les hommes du Duc. Il fallait être plus professionnels. Et, durant presque deux ans, ils s'en sortirent plutôt astucieusement.

    Mais un jour, quelqu'un les trahi.

    Leur planque dans les Mines Abandonnées des Taupes étaient remplie de soldats du Duc à leur retour de brigandage. Le combat étant clairement en leur défaveur en voyant le nombres de combattants du Tigre Blanc, Rubine préféra cependant se battre plutôt que de se rendre, car elle ne savait que trop bien ce qu'on ferait des Humains du groupe : une vie d'esclavage. Être un Makaï vous assurait encore un meilleur traitement en prison qu'être Humain. Alors, comme une lionne, elle sabra quelques soldats avant que de se faire contenir par de puissants Fauves, ne pouvant bientôt plus bouger un muscle sous leur poids, écrasée par terre, défaite. Démise. Arrêtée et enfermée. Poings et pieds liés, séparée de son groupe. Ce qui arriva à Tilbert, Nala, Robur et les autres, elle ne le sut jamais. On lui révéla cependant que la personne qui avait donné la localisation de leur cachette n'était autre qu'Ysengris, un Makaï Renard qui avait rejoint le groupe depuis peu, désireux de se racheter une conduite auprès des autorités, finalement. Si vite trahis... Rubine en conçut, entre les barreaux de sa cellule, une terrible amertume. Ses compagnons de Port-au-Crâne l'avait abandonnée pour se sauver, Tammuz l'avait bernée, Griffin l'avait exclue. Et maintenant Ysengris la trahissait. On l'extrada cependant bien vite dans la prison de la Forteresse du Croc d'Argent, là où croupissaient les têtes de groupe et les pires criminels de Lushan. car en plus d'être une criminelle, elle était une dissidente, se considérant comme une Humaine Libre et ayant même l'arrogance, chaînes au cou et aux poignets, de le clamer haut et fort, ce qui lui valut nombres de coups de bâton et de fouet. Pourtant, on la marqua du tatouage de la patte de tigre : Rubine Sandrithar n'était plus une femme libre.

    Mais si son corps fut marqué, son esprit demeura éprit de liberté, et jamais elle ne cessa de penser à s'échapper. Elle était cependant seule et ses quelques tentatives lui valurent tant de coups de fouets qu'elle en perdit connaissance. A son réveil, la femme se trouvait dans une insalubre cellule d'isolement, entre quatre murs de pierres froides et humides. Elle n'était pas une "propriété" des Makaï, et donc pas une esclave "de base", mais bel et bien une criminelle, une parvenue, à qui on évitait la corde par magnanimité en "la remettant à sa place" : en tant qu'Esclave de Travail. So,n visage était bien trop écorché et son corps trop marqué et musclé et ses manières étaient bien trop frusques pour en faire autre chose qu'une bête de somme. Rubine n'avait ni la beauté, ni la soumission qu'il fallait. Elle n'avait également plus l'âge, s'approchant de la quarantaine. la pénible condition d'esclave, après les grands voyages à travers Haarkon, Sundaar et Xercès fut extrêmement douloureuse pour l'orgueilleuse aventurière. Souvent elle cracha au visage de ses geôliers, souvent elle fut battue jusque l'inconscience. mais dans la solitude de des murs de la grande prisons, Rubine continuait à penser qu'elle était libre, et à chercher un moyen de s'échapper. Elle avait vécu bien trop de galère pour accepter son sort et baisser les bras comme cela. Et puis, elle n'était pas si seule que cela.

    Il y avait dans le mur Est de sa cellule un petit trou. Tout petit, près de sa couche. Juste assez petit pour capter des sons, pas assez grand pour voir. De l'autre côté du mur se trouvait un homme qui soupirait si souvent. Un soir, alors qu'elle ne trouvait pas le sommeil, Rubine approcha sa bouche du trou et interpella son voisin, sans réelle conviction. Cependant l'homme lui répondit. Ils écoutèrent un long moment leurs respirations mutuelles, avant d'oser se parler réellement. Il s'appelait Maxwell Waïtevragh et avait été arrêté il y a peu car étant à la tête d'un groupuscule dissident qui revendiquait la liberté pour les Humains. Il parlèrent un peu tout les soirs, de la vie de l'un, de celles de l'autre. parler pour tenir. parler pour ne pas se sentir seul au monde dans ce trou à rat. Maxwell lui dit qu'il aimait tant les hommes, Rubine le traita de "tata". A cela, Maxwell rit et dit simplement qu'il était un humaniste. Cet homme n'avait rien à voir avec ceux qu'avait jusqu'à présent croisé la femme. Il avait des valeurs. Et chaque fois qu'il les énonçait, cela fit un bleu à la fierté de la brune, elle qui n'avait jamais vécu qu'en agressant les autres et en prenant leur biens. Entre deux départ dans le froid de Lushan sur les chemins de terre, pour construire des routes pavées en pleines tombée de neige, Maxwell donnait à réfléchir à Rubine. Elle avait toujours vécut comme elle l'entendait, et même si son chemin de vie n'avait pas été très honnête, elle avait toujours pu choisir. Mais avait-elle toujours fait les bons choix? Les massacres de Xercès lui revenaient en têtes, et tout ces paysans sacrifiés pour manœuvres militaires d'intimidation. Pillages, viols... et même si elle n'avait jamais violé personne, Rubine avait laissé faire. Le souvenir de Tammuz voulant abuser du petit garçon revint lui tarauder la tête un jour de travail, au point qu'elle en ralenti la cadence... elle ne regrettait pas son geste : la syphilis n'était pas une punition suffisante pour un monstre qui abuse d'un enfant...

    Un coup de fouet énergique sur le dos, en pleine colonne vertébrale, la sortit de sa rêverie torpide de la pire des manières. Et Rubine, excédée, lança un gros pavé dans le museau du Makaï Loup qui la surveillait, elle et les autres travailleurs esclaves. La suite fut un peu flou. D'autre gardes arrivèrent, cherchant à la maîtriser pour la passer à tabac. Rubine hurla, incita les autres esclaves à se mutiner. Elle vociféra ses injures si fleuries en Louché, mais personne ne bougea. Ils étaient tous tétanisés par la peur, paralysés par leur propre impuissance. Un coup de bâton sur son dos, puis sur ses côtes, à l'arrière de ses jambes pour la faire fléchir. Elle en frappa même quelques uns avec la bêche qu'elle utilisait, arme dérisoire face aux épées acérées qui pointaient dangereusement vers elle, menaçant sa vie car elle était allée trop loin... c'est alors qu'un esclave sauta sur un des gardes, et un autre en assomma un à coup de pavé sur le crâne. Durant cette mutinerie, Rubine perdit connaissance alors qu'elle sentit la lame d'une épée lui entrer dans le dos... Cependant, elle ne mourra pas, se réveillant dans une pièce froidement familière : sa cellule. Rubine pensa un instant à vérifier si Maxwell était toujours là, mais sa blessure l'empêchait de bouger, assise à même le sol froid, adossée contre le mur, la tête dodelinante. Elle était si fatiguée qu'elle ne sursauta même pas lorsqu'un Makaï entra dans la pièce. Il avait l'air niais. c'était un grand Makaï chien au pelage fauve et à l'air idiot. D'instinct, la femme serra les dents et les poings, mais l'Homme-Animal s'accroupit en face d'elle et lui déposa juste une bouteille d'alcool devant elle, l'air un peu piteux, lui disant qu'il allait nettoyer et recoudre sa plaie et qu'il ne lui voulait aucun mal. Et si elle resta méfiante quelques minutes, Rubine accepta cependant de tourner le dos au garde et de monter la loque qui lui servait de chemise depuis des mois pour qu'il s'occupe de sa plaie béante.

    Almaric, le Bon Toutou, le gentil clébard. Avec son air inintelligent et sa voix trainante qui faisait que Rubine le traitait de couille molle et de tata. Et, entre deux insultes, elle mangeait le pain qu'il lui emmenait en douce, écoutant parfois la vague discussion qu'il lui proposait quand il passait la voir dans sa cellule. Il disait : "je viens voir si tu va bien", avec ce sourire béat et stupide. Bien sûr qu'elle n'allait pas bien, puisqu'elle était enfermée et battue, réduite aux travaux forcés. Mais elle allait mieux. Almaric distribuait souvent les repas et lui mettait souvent un peu de rab' en plus. Et puis un jour, alors qu'elle avait été enfermée avec d'autres esclaves le temps du nettoyage des cellules, les bras et la moitié du visage boudeur passé au travers des barreaux de la geôle, Rubine regardait Almaric distribuer les repas : un peu de pain et de fromage. Il avait l'air fatigué, et son ventre grognait. Béta. Imbécile. Couille molle qui ne se nourrit pas. Elle lui balança le fromage entouré par le pain sur la tête, quand il lui tourna le dos, avec un simple "graille donc, pauvre niaiseux" en guise d'explication. C'est alors que pour la première fois depuis son arrivée ici, Rubine sourit. Elle sourit à Almalric, tandis qu'il faisait ce qu'il lui avait dit. Un sourire fugace. Un sourire tendre, amusé. C'était vraiment un gros niaiseux. Et malgré elle, une alchimie particulière s'opérait, à partir de ce jour-là. Et, de plus en plus, au travers du petit trou dans le mur, Rubine entrevoyait la noblesse d'âme. Un petit quelque chose qu'elle n'avait pas. Un petit trou d'esprit fait par Maxwell pour expier ses fautes durant ses années de mercenariat. Un filou reste un filou, mais peut-être que son destin était ailleurs. En tout cas ailleurs que dans cette prison gelée.

    Deux ans passèrent dans la froid de la prison et des routes Lushaniennes qu'elle étaient forcée de construire. Dans le froid d'une existence sans liberté. Et la solitude était pesante, même pour une aventurière comme Rubine. Elle avait froid, et la fourrure d'Almaric, où elle posa un soir sa tête, lui parut si chaude et accueillante.Un instant, l'Humaine avait repoussé le Makaï qui disait être amoureux d'elle, l'interdisant de la toucher. Tammuz et ses horribles pratiques l'avaient bien trop marquée. Et pourtant, ce qu'Almaric ressentait pour elle, elle le ressentait aussi. Elle avait cependant besoin de se consoler, de dissoudre dans un autre corps ses angoisses qu'elle ne montrait jamais. Alors lorsque le Makaï la serra contre lui, les pattes sur son dos, Rubine passa ses bras sous ses aisselles, serrant l'uniforme d'Almaric, posant son menton sur la large épaule pour enfouir son visage dans la fourrure chaude à défaut d'être douce du cou. Juste se tenir comme ça. L'un contre l'autre. Quelques minutes. Juste un instant de répit, de tendresse. Juste un instant auprès de quelqu'un. Juste se dire qu'on était ailleurs. Qu'on était libre. Juste se dire qu'avant d'être une guerrière, on était une femme. Et se laisser faire l'amour. Justee baisser sa garde, pour cette fois.

    Dire qu'elle était amoureuse aurait été un bien grand mot pour Rubine. Surement, peut-être. la situation était trop spéciale pour que cela soit dit avec lucidité et simplicité. Almaric l'aimait. Et ce fut pour cette raison qu'ils ne s'unirent qu'une seule et unique fois, car bientôt l'Humaine apprit qu'on allait l'extrader dans une prison à la frontière d'Altérone. Elle qui avait promit à Maxwell Waïtevragh de le sortir de là, de fuir avec lui pour le ramener à sa famille, à son clan... et elle allait quitter Almaric, cette lavette qui lui apportait pourtant une chose qu'elle ne connaissait pas encore très bien. Bref et frustrant. Pourtant, en croisant le garde dans les couloirs, et à son regard, elle comprit tout de suite : c'était lui qui avait demandé à ce qu'on l'envoie ailleurs. la Prison des Griffes Rouges était connue pour être un peu moins difficile à vivre que celle de la Forteresse du Croc d'Argent... ou alors, il espérait qu'elle parvienne à fuir. Quel idiot. Quel imbécile. Quel couille molle. Elle l'aimait. Lui aussi, et parce qu'il l'aimait, il préférait la voir libre, ou souffrant moins. Jamais personne n'avait mit au placard ses besoins personnels pour elle. Personne. Rubine voulait être libre. Almaric le voulait aussi. Alors pourquoi ressentait-elle de la peine? Et Maxwell, elle ne pourrait tenir sa promesse... l'aider à redevenir libre. Elle partit la semaine suivante, en plein cœur de l'hiver, dans un chariot en partance pour la prison des Griffes Rouges. Ce jour-là, il y eut une terrible tempête de neige.

    On rapporta à la forteresse du Croc d'Argent que le chariot avait été prit dans la tempête et qu'on avait porté disparu quelques esclaves, les autres ainsi que les soldats qui les escortaient ayant été retrouvés dans la neige, morts de froids, ayant dut errer en plein cœur de la tempête. Pour Almaric, cela signifiait que sa chère Rubine était morte... il en pleura beaucoup, sans savoir que quelque part, la dame de ses pensées était toujours en vie, perdue dans la tempête,refusant de mourir maintenant qu'elle avait une opportunité de retrouver la liberté. Elle marchait péniblement dans le froid du blizzard, les pieds et poings entravés par des chaînes, mais sa détermination la faisait avancer malgré les engelures et le mauvais rhume qu'elle avait. Sa tête bourdonnait, comme remplie de mouches, et son ventre grondait. Durant des jours, elle ne put se nourrir ni boire, avalant de la neige en espérant tenir, jusqu'au jour où une violente douleur la prit, alors qu'elle était déjà au bord de l'inconscience tant elle était affaiblie. Rubine tombant mains en avant, à quatre pattes dans la neige, l'estomac ravagé par une douleur sans pareil, avant de sentir quelque chose de chaud et liquide couler de ses cuisses gelées. Du sang dans la neige. Beaucoup de sang. Et son ventre était dur comme la pierre. Et la femme hurla à s'en faire exploser les poumons car dans la neige immaculée chuta un enfant qui ne vivrait jamais. Rubine Sandrithar était enceinte sans même le savoir. De combien de mois exactement, trois ou quatre, elle ne savait pas. Mais l'identité du père était évidente. Alors, l'ancienne esclave à présent libre mais à l'article de la mort enterra son fils sous la neige souillée, pour qu'un charognard ne dévore son petit corps qui n'avait jamais vécu.

    L'enfant Hybride d'Almaric et de Rubine repose sous la neige de Lushan. Quelque part, il dort du sommeil de ceux qui n'ont jamais ouvert les yeux.

    Et sa mère trouva dans la rage l'énergie de s'en tirer. L'énergie du désespoir. Elle devait survivre. Survivre à tout. Quitte à ramper dans la neige. Un Renard des neiges mangé cru, à peine tué, lui permit de renouveler ses forces. Elle arriva à un petit hameau d'Humains. Des Humains Libres... depuis combien de temps elle était arrivée à Altérone? Aucune idée. Elle chut simplement dans la neige, à la limite de rejoindre son fils.

    Mais elle ne mourra pas. La Filouterie aime trop Rubine Sandrithar pour lui permettre de crever naturellement. Pour lui permettre de mourir autrement que dans la rue, dans ses bras.

Rubine Sandrithar, capitaine de la Garde d'Acier 091121064735976235

    On dit partout à Turii, petit hameau à la frontière de Lushan, que les jeunes de la famille Hannes avait trouvé une femme mourante à l'entrée du village. Les deux adolescents et leur grand-père avait prit soin d'elle, l'ayant soignée et nourrit, veillé ses délires fiévreux. Et quand elle était revenu à elle, elle leur dit s'appeler Rubine Sandrithar, et s'être échappé d'une prison de Lushan. Le tatouage en forme de patte de tigre sur son omoplate le prouve. Cependant elle était tombée sur de bien braves gens. Les Hannes lui permirent de se refaire une santé durant quelques mois avant qu'elle ne décide de repartir vivre sa vie. Elle avait des vêtements propres, des vivres, et même une épée courte qu'elle avait réussi à avoir grâce à du troc avec un marchand ambulant. Ce dernier se rendait à Albion, la capitale, et Rubine décida de le suivre pour mieux trouver la route. La terre d'Altérone, berceau des Humains Libres, lui était totalement inconnue. Ces paysages vallonnées n'étaient en rien similaires avec ceux bien plus abrupts de Lushan, ceux secs mais colorés de Sundaar, ou encore ceux si exotique, de la tropicale Xercès, aujourd'hui occupée par les Sundarites. Rubine prit la route sans savoir réellement où elle allait se rendre et ce qu'elle y ferait. Mais elle ne pouvait plus faire marche arrière. Lushan était derrière elle. Le souvenir de Maxwell lui rappellerait toujours un acte manqué. Celui d'Almaric une souffrance. Celui de son fils mort né... une déchirure, un traumatisme. Depuis ce jour, avoir un contact tactile avec quelqu'un d'autre lui fait horreur et la rend horriblement agressive. Plus jamais ça.

    Quarante ans tout rond et pas dix sous en poche. Un simple bandage en guise de cache-œil, une épée ridicule de mauvaise facture. Et pourtant, combien de fois avait-elle eut la sensation de débarquer de nul part avec presque rien et de reconstruire sa vie? Albion était une grande ville cosmopolite et marchande, lui rappelant Port-au-Crâne. Délaissant son compagnon de voyage, la brune borgne commença par travailler à la taverne du Rat Crevé. Un bien joli nom... pour un endroit finalement pas si mal. Malgré sa "gueule cassée", le patron de la taverne, Vaan Poudevigne, l'emploie comme serveuse, parce qu'elle semble capable de mettre une bonne rouste à ceux qui sont trop avinés pour se rappeler de la politesse. Pourtant elle ne resta pas longtemps sur le chemin de la légalité, quand elle se rendit compte qu'elle avait contracté un certains nombres de dettes, d'abord dans les débits de boissons, puis dans les maisons de jeux de la ville. L'argent, Rubine savait comment le trouver facilement. Comme elle l'avait toujours fait : en le prenant aux autres. Et la voilà bientôt voleuse puis à nouveau receleuse d'objets volés. Rubine connaissait la musique : s'acoquiner avec des bandes, se mêler à eux, pour ensuite approcher les personnes au dessus d'eux. Et l'entrée de la borgne dans la Guilde des Voleurs d'Albion se fit tout naturellement. Retour au crime organisé, comme à l'époque de Port-au-Crâne. C'était juste une autre ville, avec d'autres ruffians, d'autres lois. Mais le fond était le même. Pourtant, plus elle volait, plus les distractions d'Albion engloutissaient son argent. Boisson, jeux de cartes, paris divers... et pour couvrir ses dettes toujours plus lourdes, la femme dut fournir plus d'efforts encore, en organisant d'audacieux cambriolages dans de riches demeures de nobles, et même chez des proches de la famille Myrkon, la famille Ducale d'Altérone. Albion était une ville bien cruelle, et Rubine semblait définitivement s'empêtrer dans son chahut.

    Combats de chiens, de coq, même d'Humains ou de Makaï, dans la plus parfaite illégalité, à l'arrière d'un petit commerce, dans les caves sombres d'Albion. Le Racket de petits commerçants ainsi que les cambriolages semblaient être les choses qui rapportaient le plus. Cependant il était bien loin le temps où la borgne se liait d'amitié avec ses collègues, devenue une "vieille acariâtre" au tempérament froid et distant. Chacun pour sa gueule. Son alcool mauvais lui faisait sale réputation dans les débits de boissons de la ville, finissant souvent par provoquer des bagarres avec plus où moins de casse. Son supérieur de Guilde lui proposa alors de devenir mère maquerelle et de s'occuper de la recette des prostituées de la rue des Fromentins, mais Rubine refusa catégoriquement. Hors de question qu'elle se fasse de l'argent sur des putains, elle qui passait déjà ses nerfs sur les proxénètes violents du coin. Pour ce drôle de côté justiciers, certaines prostituées commencèrent à voir en Rubine une protectrice, et se mirent sous son aile malgré elle, la surnommant affectueusement "Maman Bourre-Pif", chez qui elle pouvaient aller quand elles avaient des ennuis. Ce qui n'arrangea pas trop notre voleuse... deux ou trois, plus hardies que les autres, essayèrent de lui offrir leurs faveurs en récompenses saphiques mais la plus dégourdie de celles-ci se prit une telle gifle qu'elle n'eut plus jamais envie de toucher Rubine. Gifler une femme, ce n'était pas dans ses habitudes, mais elle détestait cordialement qu'on la touche, quelque soit le sexe de la personne.

    Le temps passa, entre vols, recels, bagarres d'auberge et cambriolages. Rubine ne se lia avec personne, restant une membre de la Guilde solitaire, seule et pourtant entourée de ruffians comme elle. L'esprit communautaire de ses débuts l'avait complètement déserté, ne laissant qu'une froide arrogante qui parlait peu mais n'en pensait pas moins, toujours très pressée de recevoir sa récompense pour disparaitre de la vue des autres. Certaines prostituées allaient même jusqu'à la trouver dans les tavernes et bars qu'elle fréquentait, lui causant maints troubles. Et comme beaucoup d'anciens soldats, Rubine avait un problème avec l'alcool, visiblement. Ce n'était pas Port-au-Crâne, et elle n'avait plus vingt ans. Elle en avait plutôt le double et était à présent une femme vieillissante. Quarante et un ans, déjà, et tant d'aventures vécues... allait-elle finir sa vie à Albion? En considérant les soldats de la Garde d'Acier autour d'elle un soir, tandis qu'elle était attablée à boire sa bière dans l'auberge du coin, elle allait plutôt finir dans les geôles d'Albion que dans ses rues... Et, encore sous les effets de l'alcool, on mena Rubine dans les geôles de la prison de la ville, on la mit dans une cellule et on lui accrocha les mains au plafond pour la soumettre à la question, lui demandant les noms de ses supérieurs. Fermant l'œil et s'écoutant respirer, elle resta muette comme une carpe. Rubine Sandrithar n'était pas femme impressionnable. Cependant, elle était loin d'être bête et elle reconnu sans mal un des membres du Grand Conseil d'Albion entrer dans sa cellule, vêtu d'une robe blanche de fonctionnaire ducal. Le Grand Conseil d'Albion représentait l'autorité suprême d'Altérone, juste sous la Duchesse Célia Myrkon. Dans le milieu, on les appelait souvent "Les Justicars". Hors un de ses types s'était déplacé pour elle, se trouvant dans sa cellule. Rubine sentait qu'elle "épouserait bientôt la veuve" comme on dit en Louché : son corps se balancerait surement au bout d'une corde dans la semaine...

    Pourtant, le Justicar proposa à la voleuse un bien étrange pacte. Il lui laisserait la vie sauve si elle acceptait d'aider la milice à démanteler la Guilde des Voleurs d'Albion, à laquelle elle appartenait. Trahir, balancer ses collègues... Rubine n'avait jamais pensé à faire une chose pareille. Pourtant, avec la perspective de la mort devant elle, la femme se montra coopérative. Son âge lui donnait une expérience sans pareille du milieu criminel et de ses pratiques. Tout les trucs, les combines, les planques, les mouchards et informateurs... cela ne lui était pas inconnu. Et, lentement, en détruisant une à une les pièces de la Guilde, la milice parvint à son but. Rubine leur donna les noms de ses condisciples, ceux des gros bonnets de la pègre Albionoise. Elle expliqua aux gardes les magouilles et les tours des voleurs. Ce fut un tel coup d'éclat que la Duchesse elle-même vint à souligner cette réussite, elle qui était si peu prolixe au sujet de la politique du Duché. Et les Justicars tirent leur promesse en graciant Rubine. Cependant, elle était pour tout les voleurs d'Albion celle qui avait fait chuter la pègre alors qu'elle en faisait partie. Elle était une traitresse et une vendue. Le Conseil la fit alors mandée. Ils avaient une nouvelle offre pour elle...

    Capitaine de la Garde d'Acier, la force judiciaire du Duché d'Altérone. Elle, une reprise de justice, une voleuse? Le but avoué de certains Justicars étaient d'avoir à leur service quelqu'un qui se connaissait suffisamment dans le milieu du crime pour pouvoir agir efficacement. Officieusement, Rubine savait bien la vérité : certains membres du Grand Conseil étaient pourris jusqu'à la moelle et désirait voir à la tête de la milice Altéronienne quelqu'un qui savait se taire. En effet, Rubine avait quelques affaires avec quelques un des Justicars, que ce soit du trafic ou des pots-de-vins. Son silence serait grassement payés, et la plupart de ses dettes remboursées par ce fait. Pragmatiquement, il y avait bien plus de pour que de contres. Rubine accepta alors, bien qu'elle avait encore du mal à se rendre compte qu'elle allait à présent passer de l'autre côté : celui de la Loi. mais cela lui éviterait de se faire trop facilement écorcher dans une ruelle sombres par des membres de la Guilde déchue revanchards... en outre, certains Justicars lui donnaient des dessous de tables sur lesquels elle ne pourrait pas cracher. Pourtant, malgré son changement de statut, Rubine Sandrithar ne changea pas d'un iota. Ni elle ni son quotidien, ou alors presque pas. Un filou reste un filou, et Rubine était une sacrée crapule, sa condition de capitaine n'arrangeant pas la chose, bien au contraire. Racketter les commerçants fut juste plus simple, de même que de mettre la pression à certains établissements de plaisirs et de jeux. L'aubergiste la voit toujours comme une source de problèmes, mais est étrangement plus poli avec elle depuis qu'elle a été nommée capitaine. La borgne pouvait juste agir un peu plus à sa guise.

    Pourtant, bien que son côté crapule augmenta, Rubine n'était pas qu'un capitaine véreux qui acceptait gracieusement les pots-de-vin et s'imposait dans les tavernes. Rarement en Albion la prostitution fut mieux réglée que depuis l'arrivée du capitaine Sandrithar. Les proxénètes violents étaient passés à tabac pour leur infliger ce qu'ils faisaient subir à leurs filles. Rubine restait la protectrice des prostituées d'Albion. Cependant, la brune commettait également de gros impairs : elle tuait systématiquement les violeurs d'enfants, sans laisser aucun jugement possible. Parfois ils étaient "perdus" dans la prison de la ville, parfois encore ils mourraient "accidentellement" en tombant du chariot de transport. Sinon, tout simplement, Rubine falsifiait les sentences pour voir exécuter ceux qui abusaient des gamins. Elle ne pouvait pas tolérer cela et son sang bouillonnait de haine alors qu'elle apprit l'existence d'un réseau de prostitution infantile à Albion, partant en guerre contre les fautifs. Pourtant, elle ne put jamais les avoir. Car un des gros bonnets de ce réseau se trouvait être un de ses supérieurs, un Justicar du Grand Conseil... ce dernier lui fit bien comprendre au cour d'un entretien privé que si elle mettait son nez dans des affaires qui ne la regardaient pas, elle pourrait bien subir de fâcheuses conséquences, dont la mort. Rubine était impuissante. La politique d'Albion était pourrie, et certains Justicars étaient le ver dans la pomme, pire encore que les membres des Guildes de la ville. Pourtant le capitaine Sandrithar en sa qualité d'arme du Conseil leur devait obéissance. Mais comment tolérer la souffrance des enfants abusés? Son esprit en était incapable, restée traumatisée par Tammuz, sa propre fausse couche et la noblesse d'âme que Maxwell Waïtevragh avait instillé en elle... ce monde pourri acheva définitivement de la blaser, quadragénaire qui avait tant de bleus à l'âme. Pourtant, dans ce même monde, elle rencontra une lueur d'espoir

    La Duchesse Célia Myrkon était d'une pureté sans pareille, et pour Rubine, elle était une lueur d'espoir. Cette jeune femme avait le pouvoir de mettre un terme aux agissements des plus pourris du Grand Conseil. Pour les autres, et bien autant omettre les petits crimes qui lui profitaient également à elle. C'était pour les enfants. Ensuite ses propres activités douteuses, rackets, recels, abus de pouvoirs, autant ne pas les mentionner. Le capitaine Sandrithar restait une crapule, même après deux an à la tête du pouvoir judiciaire du Duché, mais une crapule avec un certain sens moral, aussi curieux que cela puisse paraître. Pourtant la marque sur son omoplate la désignait comme une ancienne esclave Lushanienne, et elle commença à réfléchir au meilleur moyen de ne plus être encombrée par cette dernière. Elle écrivit alors au roi Eusebio III, lui expliquant son cas, que cette marque pourrait l'empêcher de travailler si elle se trouvait en Lushan. Dans sa mansuétude légendaire, le souverain lui rédigea un papier qui sommait le nouveau Duc, Luka II, d'affranchir Rubine Sandrithar avec le tatouage adéquat. C'est un peu avant cet évènement qu'elle apprit la mort de l'ancien Duc, et se sentit étrangement soulagée. Un esclavagiste de moins. Le nouveau Duc n'était qu'un gosse. Lushan était mal barrée. Mais ce n'était pas ses affaires. Ses affaires à elle étaient en Altérone : sauver ses fesses de crapule, arrêter quelques ruffians pour la forme, faire juger les plus graves cas. Et surtout agir en douce pour baiser un peu les gueules des Justicars du Conseil. mais pour ce faire, Rubine avait besoin de la Duchesse... cette évaporée.

    Selon la description qu'en fait la capitaine de la Garde d'Acier, la Duchesse Célia Myrkon est molle et niaise. Elle passe son temps le cul vautré à lire des livres. cependant, c'est bien cette femme qu'elle traite un peu durement qui lui a apprit à lire, il y a deux ans, même si décidément la lecture n'est pas le fort de la borgne. Elle n'avouera à personne non plus qu'elle éprouve pour la jeune Duchesse une affection maternelle, l'ayant approché dans un premier temps pour tenter d'avoir son soutien dans son entreprise contre les plus pourris du Conseil. Cependant Rubine se heurta très vite à la déception du flegme de Célia : la Duchesse vivait dans les livres. Mais plutôt que de baisser les bras, la capitaine décida au contraire de déniaiser un peu la Duchesse. Quelle ne fut pas sa surprise d'être appuyée par un bien mystérieux personnage aux nez de bois et au chapeau pointu, venu la voir dans sa caserne un soir. Il lui disait que la Duchesse était en danger et qu'elle faisait bien de veiller sur elle avec tant d'intérêt. En échange de la protection d'un jeune Hybride répondant au nom de Shamshir Abd-Al-Salif, devin de son état, l'homme qui disait s'appeler "Pif-en-Bois" lui promit son aide pour protéger Célia Myrkon de ses détracteurs et de leurs intrigues, mais cela devait rester secret. Rubine accepta, car le marché semblait intéressant. Et Célia était son seul îlot d'honnêteté...

    Aujourd'hui, le capitaine Sandrithar a quarante trois ans. Ceux qui ont put penser d'elle qu'elle était une femme usée par la vie se taisent vite en voyant son habilité à l'escrime. Fort appréciées des prostituées, de mèche avec pas mal de nouveaux ruffians, détestée par les marchands de plaisirs mais aussi les gérants de maisons de jeux et les aubergistes chez qui elle se couvre de dettes, il semble qu'Albion la grande ait définitivement adopté l'enfant de Morn. Pourtant, de ceux qui ne voit d'elle qu'un capitaine véreux qui impose sa loi dans les auberges et part souvent sans payer, ayant un visible problème avec l'alcool, la plupart ne peuvent discerner la toute petite parcelle de noblesse que renferme le cœur de Rubine, pas encore tout à fait sec. Maxwell Waïtevragh avait planté des germes qui donnerait des fleurs.

    Mais ceci n'est pas encore arrivé... c'est une autre histoire, qui commence à présent.
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Célia Myrkon
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MessageSujet: Re: Rubine Sandrithar, capitaine de la Garde d'Acier   Rubine Sandrithar, capitaine de la Garde d'Acier Icon_minitimeMer 25 Nov - 12:20

Pour moi, ta fiche est niquel chrome (je vois que t'es allée pêcher sur mon site de citations comiques XD),

mais j'attend notre miaou national qui te dira mieux que moi s'il te manque ou pas quelque chose. =)
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MessageSujet: Re: Rubine Sandrithar, capitaine de la Garde d'Acier   Rubine Sandrithar, capitaine de la Garde d'Acier Icon_minitimeMer 25 Nov - 22:15

Et bien voilà une fiche bien longue et bien pleine... Hum... Comment ça une fausse couche?

Il n'y a pas à dire, elle a du vécu et du bon, le capitaine Cendri...Sandrithar est validé!

Et par un gamin, en plus, nia!
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Rubine Sandrithar, capitaine de la Garde d'Acier Vide
MessageSujet: Re: Rubine Sandrithar, capitaine de la Garde d'Acier   Rubine Sandrithar, capitaine de la Garde d'Acier Icon_minitime

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Rubine Sandrithar, capitaine de la Garde d'Acier

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