Le Royaume d'Haarkon
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 | Leïna Iezabel d'Aavalon

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Leïna Iezabel d'Aavalon
Prêtresse de la Magna Mater
Prêtresse de la Magna Mater
Leïna Iezabel d'Aavalon

Messages : 161
Race : Makaï Renarde Polaire.
Magie pratiquée : Magie traditionnelle Makaï : Glace.
Statut : Prêtresse de la Magna Mater

Feuille de personnage
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| Leïna Iezabel d'Aavalon Vide
MessageSujet: | Leïna Iezabel d'Aavalon   | Leïna Iezabel d'Aavalon Icon_minitimeMar 27 Oct - 21:57

| Leïna Iezabel d'Aavalon Zvvaer

    {Identité.»
    Nom : D'Aavalon
    Prénom : Leïna Iezabel
    Surnom : Leïna fut longuement nommée Leï la Blanche. Mais cette époque est révolue. Désormais on l'appelle simplement Leïna, ou encore il arrive qu'elle ne donne que son second prénom : Iezabel, en fonction de ses desseins.
    Âge : Vingt-quatre Hivers sont passés depuis.
    Race : Makaï, Renarde Polaire.
    Origine : Elle est native du Duché de Lushan, d'un petit village nommé Aavalon. Elle vécut deux ans à Oonagh, mais ne parle jamais de cette période de sa vie. Plus âgée, elle migra vers la capitale du duché, Haven, et y demeure à ce jour.
    Statut : Prêtresse de la Magna Mater au temple de Haven.
    Langues connues :
    Makaï Haarkonien { Lu, écrit et parlé couramment.
    Humain Haarkonien { Bon niveau de parlé, très faible en lecture et écriture.
    Makaï Sundaarite { Niveau de parlé faible et pas de lecture, ni écriture.

Orientation sexuelle :
Bisexuelle monogame. Leïna ne se pose pas vraiment la question, mais elle n'a eut à ce jour que des compagnons mâles mais elle n'a pas de dégoût particulier vis à vis des relations entre femelles. Après tout, c'est un arrangement acceptable quand tous les mâles sont à la guerre... La jeune Makaï est ouverte à la sexualité, sans pour autant en faire une ligne directrice de ses relations avec ses pairs. Un peu conservatrice, du fait d'une éducation fondée sur les valeurs de la famille, avec la femelle survenant aux besoins des petits et aux relations dans le cadre de la procréation, elle n'est de ce fait pas très originale dans ses schémas amoureux ou ses ébats. Disons simplement qu'elle est plus spirituelle que charnelle.
    {Physiologie.»

    Physique :
    Leïna mesure un mètre soixante quinze. Son poids demeure inconnu. Néanmoins, elle est fine, et son corps délié et racé n'est pas propice à l'embonpoint, bien que lors des rudes hivers du duché de Lushan, la fourrure couvrant son corps épaississe un peu. Leïna est harmonieusement proportionnée et pourvue d'une féminité noble qui fascine la plupart des personnes de simple condition.
    Sa fourrure d'un blanc pur, tirant presque sur le bleu, couvre tout son corps et se nuance d'une longue chevelure bleutée tombant sur ses fesses, coiffée de deux longues oreilles s'orientant suivant l'humeur de Leïna. Une longue queue touffue et épaisse est portée avec raffinement, élégamment relevée en un petit panache lorsqu'elle marche, s'enroulant autour d'elle lors du sommeil et marquant également la mesure de ses humeurs. Son faciès est particulièrement représentatif de sa race, avec un joli museau terminé par le point noir de sa truffe, surmontant deux petites lèvres en bouton de rose.
    La seule marque noire sur toute la blancheur de sa fourrure est une rayure étrange passant sur son visage. Une unique rayure noire, balafrant sa beauté par ailleurs immaculée.
    Les yeux de la renarde sont vairons, l'un bleu azuréen, l'autre tirant sur le violacé,et ont la forme caractéristiques des yeux des Vulpes, légèrement en amande, avec une pupille fendue et comme cernés naturellement de khôl noir. Son visage est particulièrement expressif, exprimant ses émotions comme un miroir limpide à ses pensées. Du moins c'est ce que la plupart pensent.
    La voix de la jeune Makaï est posée, assez basse. C'est une voix agréable mais aux intonations assez froides. C'est néanmoins sa manière de parler. Elle a du mal à forcer la voix. Son rire est semblable à un glapissement de renard, joyeux et simple.

    Allure :
    Très délicate et élégante d'apparence, Leïna est une beauté paisible, presque reposante dans sa contemplation. Elle se meut avec une lenteur raffinée, chaque geste semblant le reflet d'une grande sérénité intérieure. Son attitude féminine et soumise lui donne une prestance renforcée par sa taille et sa race. L'élégance racée du renard joue ici un grand rôle pour renforcer la beauté de son attitude, de même que sa fonction de prêtresse. Il émane d'elle une aura d'une grande gentillesse humble qui met la plupart des êtres en confiance. Une aura de douce tristesse compatissante traîne sur ses pas silencieux.

    Goûts vestimentaires :
    Leïna affectionne les habits de qualité, les tissus amples et souples qui suivent son corps racé. Si elle n'accorde que peu de prix à la beauté du corps, elle n'en reste pas moins soignée dans ses tenues. Elle préfère les robes drapées, plus faciles pour se mouvoir et plus élégante sur son corps de Makaï. Elle porte indifféremment les couleurs, jouant souvent sur les teintes plus sobres, afin de trancher sur son pelage blanc-bleu si particulier. Elle porte le plus souvent de longues robes aux manches larges, au corsage lacé d'un ruban de satin, s'ouvrant sur un décolleté appréciable qui dévoile le plastron plus dru de la fourrure entre ses seins. Jamais indécente mais souvent mystérieusement séduisante, Leïna conserve dans ses tenues une grande noblesse pieuse. Elle porte en permanence un quartz blanc ovale sertis d'argent et monté en pendentif. Elle y tient tout particulièrement et on ne la voit jamais sans.

    Signes particuliers :
    Leïna n'a sur le corps qu'une seule marque noire : son pelage arbore sur la joue une rayure noire incurvée. Pour le reste sa fourrure est d'un blanc-bleuté caractéristique. Elle a des yeux vairons : l'un azur, l'autre violine.

| Leïna Iezabel d'Aavalon 27ys7z5
    {Psychologie.»
    Généralités :
    La jeune Makaï est d'un tempérament effacé, doux et pieux. Elle semble une perle en son écrin de silence. Souvent appréciée pour sa douceur, sa gentillesse et son empathie envers les êtres, Leïna est respectée au sein du Temple, et par les fidèles qu'elle croise parfois. C'est une personne d'une grande noblesse de cœur, malgré une éducation qui la rend douce, mais distante, presque timide. Un peu inaccessible, sans doute. Car si les autres s'ouvrent étonnement facilement à elle, elle ne se lie à personne et ne confie presque jamais rien de ses propres humeurs ou pensées.

    Si elle est d'un caractère très égal, contemplatif, assez facile à vivre, elle semble plutôt froide dans sa manière d'aimer les autres, ne mélangeant sa peine à aucune autre et ne s'épanchant jamais. Elle possède une grande force, une grande dureté intérieure, comme un étau de givre empêchant le dégel de ses sentiments. Malgré son visage très expressif et la pensée du plus grand nombre, Leïna est excessivement secrète. Elle possède un air mélancolique qui tire son origine en particulier dans sa douceur de caractère plus que parce qu'elle est malheureuse. En effet, la renarde ne s'estime absolument pas triste. Elle a banni ce sentiment de ses entrailles, de même que l'amour, la colère ou tout autre sentiment bien trop fort pour ne pas en devenir insupportable. Ni heureuse, ni malheureuse, elle évolue dans un quotidien aimé, dans un temple qui, avant d'être un lieu de culte est son foyer et le seul endroit en ce Royaume où elle se sente chez elle, sereine.

    Auparavant, Leïna était beaucoup plus expressive, vive et joyeuse.
    Lorsqu'elle perdit le seul être auquel elle tenait, le printemps délicieux de son coeur se mua en désert glacé. Leïna, que la souffrance rendit folle, se mura en elle-même afin de ne plus jamais ressentir de tel gouffre. Et au fond d'elle-même, à travers des sentiments quotidiens d'une grande platitude, il demeure une seule étincelle virulente. Elle haït désormais une seule et unique personne, blâmée en son coeur comme unique responsable à sa condition. Nazrin Min Sundaar ne fut certainement jamais autant détestée que par cette prêtresse d'apparence et de cœur si noble et si doux.

    Leïna a longtemps été élevée comme la femelle de haut rang qu'il fallait qu'elle soit, dans une famille aux idées aussi intransigeantes que traditionalistes. La femelle porte les petits, s'occupe de la Famille et vénère son Mari. Les Humains ne sont que des Inférieurs si laids, avec leur corps glabres.
    Et de cette éducation noble, austère et sans aucune chaleur, Leïna conserve désormais une simple raideur. Un peu de mépris compatissant, aussi, pour ces Humains esclaves, dont le sort ne la révolte pas, bien qu'elle estime souvent que la plupart des Makaïs sont bien trop brutaux. Elle-même n'a jamais maltraité un esclave, car toute Créature de la Magna Mater est digne de recevoir assistance et Bienveillance. Cela ne veut pas dire qu'elle les considère comme des égaux pour autant.
    Elle considère comme juste l'aspect de son Dogme énonçant que les Humains, après leurs exactions originelles doivent avant tout être sous la tutelle des Makaïs. Mais une tutelle bienveillante et sans cruauté. Car la Magna Mater n'est qu'Amour et Pardon.

    Secrète au point d'en être parfois dissimulatrice, la belle renarde demeure un mystère inaccessible évoluant entre les pierres séculaires du grand Temple de Haven. Pieuse renarde immaculée toujours souriante, toujours douce. Et que les mâles courtisent, la croyant naïve et pure, amusant en secret le coeur intouchable de la belle, qui se gausse de leurs airs et de leurs mensonges.
    Elle n'aime que sa solitude, que le froid glacé de son duché, avant d'aimer les étreintes de mâles bien trop fades au regard du souvenir qu'elle chérit.
    L'oeil de la Magna Mater est bien trop pur pour seulement la laisser aimer outre mesure les jeux intimes. Elle n'y accorde aucune espèce d'importance, en vérité. Son quotidien de prêtresse reste son seul et unique plaisir. Et il n'y a aucune place pour le reste dans son existence.

    Vices :
    Apparemment aucun. Leïna ne souffre d'aucune addiction. Elle est cependant parfois un brin dissimulatrice mais cela doit bien être son seul vice.
    Aime :
    Leïna aime profondément sa fonction de prêtresse. Elle aime l'ambiance du temple, l'odeur d'encens, les lithurgies résonnant sur les hautes voûtes quand sa voix se joint à celle de ses soeurs. Elle aime le silence feutré des lieux Saints. Elle aime aussi le froid mordant, les paysages du duché. Elle aime la solitude contemplative et la rédaction ou la copie de parchemins précieux. Elle aime la calligraphie, la philosophie, la lecture et la musique. Elle aime la présence chaleureuse des autres prêtresses dans la salle commune et faire le Bien au nom de la Magna Mater. Plus prosaïquement, Leïna aime les viandes cuites ou crues, de préférence saignantes, les œufs ainsi que le lait chaud, boisson dont elle raffole. Elle n'aime que peu l'alcool sauf un mélange particulier d'un alcool fort de plantes (semblable au rhum) cuit avec du lait, un bâton de cannelle et mélangé d'un œuf. A part cet étrange mélange, elle se contente de choses simples. Elle adore l'odeur des petits pains lorsqu'ils sortent du fournil. Elle apprécie le poisson, mais pas au point de la viande, ou la volaille.Elle apprécie également les jours de marché et se promener parmi les étals, au milieu des milliers de senteurs qui envahissent la ville. Elle aime les Contes que racontent ses compagnes de fonction et voyager à travers leurs récits. Elle chérie le souvenir d'Oblivion, son ancien ami-amant ainsi que le pendentif qu'il lui a offert.

    N'aime pas :
    Leïna n'aime pas l'agitation et le bruit. Les éclats de voix, ainsi que les rixes diverses. Elle n'aime pas la chaleur. La compagnie des hommes lui déplait, si ce n'est pas pour les jeux de la séduction ou la bagatelle, elle estime leur présence fondamentalement inutile et particulièrement harassante. Elle n'aime pas particulièrement les Humains, à cause de son dogme, mais ne traitera jamais l'un d'eux avec cruauté, se contentant d'être simplement plus froide et distante. Leïna a également horreur de toute alimentation végétalienne, bien qu'il puisse lui arriver de goûter, par curiosité, les mets d'autres espèces. Cependant elle n'y trouve qu'un goût terriblement insipide. Elle n'aime absolument pas l'idée de guerre et voue une haine personnelle et secrète à la régente d'Oonagh, Nazrin Min Sundaar.

    Sociabilité :
    Leïna est la définition même de la bonté distante des prêtresses. Elle est d'une grande courtoisie, écoutera chacun avec amabilité et compassion. Mais jamais elle ne semble s'attacher, ni tisser de véritables liens amicaux, si ce n'est avec ses Soeurs. Ca ne l'empêche pas d'être de charmante compagnie, quoi que très silencieuse et réservée.

    {Informations Complémentaires.»

    Arme de prédilection : Leïna a une préférence pour les armes discrètes et féminines comme le stylet, sorte de petite dague très fine, à la lame effilée et particulièrement pointue. L'avantage étant que ça se glisse partout et que cela peut aussi bien être utilisé en arme de jet qu'en arme de poing. Ceux de Leïna possèdent un manche d'ivoire sculpté et incrusté de nacre et il lui arrive de s'en servir comme pique pour sa chevelure. Mais généralement ils sont rangés quelque part dans les replis de ses tenues, invisibles mais ne la quittant jamais.
    Style de combat : Aucun en particulier. La belle renarde semble la plupart du temps ne pas savoir se battre.
    Magie maîtrisée : Magie Traditionnelle Makaï. Leïna maîtrise plus particulièrement des sorts communs liés à la Glace ainsi que quelques sorts basiques plutôt neutres. Leïna ne semble pas très douée en Magie, soit dit en passant !
    Sorts connus :
    Spoiler:


    {Vous.»

    Comment avez vous découvert le forum? Parce que je couche avec l'admin et que j'en suis la graphiste ôo ...
    Que pensez vous de ce dernier? C'est pourri, d'ailleurs je me suis inscrite dessus...
    Quelle sera votre fréquence de passage? Régulière voir journalière. En rp, sachez que j'ai une vie chargée mais assez régulière me semble un adjectif convenable =).


Dernière édition par Leïna Iezabel d'Aavalon le Mer 28 Oct - 0:51, édité 4 fois
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Leïna Iezabel d'Aavalon
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MessageSujet: Re: | Leïna Iezabel d'Aavalon   | Leïna Iezabel d'Aavalon Icon_minitimeMar 27 Oct - 21:57

{Histoire.»

| Leïna Iezabel d'Aavalon 2wlrk8z
« J'ai passé toute ma vie à faire mentir la Destinée que l'on voulait pour moi. »
Mémoires de Leïna Iezabel d'Aavalon.

Le soleil était à son zénith, mais la froideur de l'hiver n'avait pas encore quitté les inhospitalières montagnes du Duché de Lushan. Un vent venu du Nord se coulait entre les pierres, mugissant comme le Seigneur Taureau. Les brumes annonciatrices de neige s'accrochaient encore aux dents des montagnes.

Sur le parvis du temple majestueux dont l'architecture imposante dominait les alentours, un vieux Makaï Pie aveugle et deux Makaïs belette tendaient fébrilement la main, attrapant un pain encore tiède. Les deux vauriens se chamaillant pour savoir lequel des deux aurait le premier l'offrande. Le vieux Makaï, appuyé sur une canne taillée dans un humble morceau de bois secoua la tête, attendant avec la sagesse de l'âge son tour pour profiter de ce qui était offert alors que les deux petits s'enfuyaient vivement, la miche de pain bien serrée contre eux.

« Que la Magna Mater veille sur toi. » dit la voix douce de la jeune renarde de vingt-quatre hivers qui tendit dans un sourire aimable le pain à la vieille pie.
Le vieillard y répondit d'un sourire et s'éloigna bien vite, claudiquant, pour aller manger en paix dans quelque coin misérable et reculé.

Leïna mit sa main en visière, levant les yeux vers les hautes tour crènelées du temple. Un envol de passereaux passa devant le soleil éblouissant. Déjà le Printemps.
Elle soupira, légèrement et tira le chiffon pour protéger le panier de miches de pain avant de s'en retourner dans l'ombre froide des pierres du Temple.

Le jour, les lieux bourdonnaient comme une ruche, un essaim étouffé dont les voix feutrées formaient un choeur familier. Il y avait tant à faire.
Des pèlerins Makaïs passaient en silence, l'air graves. Un grand loup se retourna un instant pour suivre la prêtresse des yeux mais cette dernière ne lui prêtait pas d'attention, se hâtant vers ses tâches.

Dans le calme de la cellule sobre et confortable, Leïna tourna ses yeux vairons vers la fenêtre ouverte au mordant Hurleur, le vent du Nord. Les feuillets de parchemins se soulevèrent légèrement mais elle les empêcha bien vite de prendre la liberté de se sauver par la fenêtre, les tassa en une pile. L'un d'eux, à moitié noirci par une écriture régulière, semblait attendre.
Bientôt, appliquée, Leïna tirait la langue sur sa rédaction.


    « Je suis née dans le petite Bourg d'Aavalon. Je suis Makaï renarde blanche de mère Makaï renarde blanche et de père Makaï renard blanc et cela depuis des portées et des portées, des Hivers et des Hivers. J'ai deux soeurs et un frère aîné Tous renards blancs.

    En cela je ne suis guère différente d'eux tous.

    Nous sommes la famille la plus influente de cette petite zone de montagne, Nobles de naissance, héritant de la charge d'Aavalon, un petit bourg de cette zone de Lushan, j'ai appris très tôt que les autres n'auraient que du respect pour moi tant que mon museau serait levé, pour mieux me traiter en proie dès que je courberais l'échine. Et que courber, je ne le devais que pour mon Mâle, pour assurer la descendance. Il n'y aurait guère pour moi d'échappatoire autre que celui de vivre sous la coupe de mon futur Compagnon, puis de m'épuiser à élever les petits. Tout en assurant bien sûr les fonctions que toute femelle de haute lignée se doit d'assumer.

    Bien entendu, la règle clé de mon éducation était de ne prendre qu'un Mâle renard blanc. Cette règle tacite, ne fut jamais formulée réellement mais j'ai sentit bien des fois le poids de cette chaîne morale.

    Troisième fille née d'une portée de quatre petits dont un mâle, je n'étais pas grand chose, si ce n'était une manière d'agrandir le territoire familial en me mariant plus tard à quelqu'un de convenable.

    C'est pour cette vie que je fus formée, par l'indifférence et les précepteurs. »




Leïna se leva et referma la fenêtre aux carreaux en losanges, appuyant son museau contre la vitre froide, comme un baiser donné au reflet tremblotant de la chandelle à demi consumée.
Il était déjà l'heure du dîner au réfectoire. Après ce serait le moment le plus doux. La veillée où ses soeurs chantaient ou contaient, sur le son lancinant des harpes ou du vieux clavecin.

Près du feu de cheminée, c'était un autre monde qui s'ouvrait, fait de hauts faits, de nouvelles du monde. Mais aucune ne porterais jamais celle qu'elle désirait. Ca ne faisait rien, pensait-elle. Elle pourrait vivre en ces lieux jusqu'à ce que le temps ne soit plus une mesure. Jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus bouger les pattes à fore de douleurs dans les os. Elle serait vieille ici-bas et elle mourrait avec un sourire lorsque la Grande Mère l'appellerait pour rejoindre les terrains de chasse éternels.

Il était tard lorsque Leïna remonta, la lune en son quart riait dans la nuit encore précoce de la fin de l'hiver. Néanmoins, elle sacrifia la fin de sa chandelle à écrire encore.

    « Je dois dire en toute honnêteté que mon visage semblant sans malice m'a souvent sauvée des châtiments de mes précepteurs. Il me croyaient dans mes puérils mensonges. Ou s'ils soupçonnèrent la vérité, ils n'en dirent jamais rien. Je faisais le mur, pourtant.

    Dès que je le pouvais, je me dérobais à mes devoirs si ennuyeux pour vagabonder. Les grands espaces sauvages des montagnes m'appelaient irrésistiblement, éveillant l'instinct de ma race. C'est dans ces errances curieuses que je devais rencontrer celui qui fut le premier pieds-de-nez au destin que l'on me réservait.

    Oblivion était un jeune fennec de deux ans de plus que moi. Jeune homme simple, cadet d'une famille trop nombreuse, il passait plus de temps à errer comme un voyou que d'aider à la marche de la scierie familiale. Pour moi, petite noble désœuvrée, malheureuse à force d'indifférence et d'un futur trop bien rédigé, il possédait l'attrait de la liberté que je chérissais déjà tant.

    Il devint mon ami avec une facilité déconcertante. Nous étions complices avant même de songer à l'être. Il était mon unique ami, mon confident, mon protecteur. Nous nous quittions pour ainsi dire presque plus, dans la mesure du possible, car je ne souhaitais pas attirer sur moi le regard de ma famille, ou pire encore, sur lui. Je les savais capable d'inventer quelque chose pour l'éloigner le plus possible de moi. Une Makaï de ma condition n'avait pas le droit d'échapper à ce qu'on allait tisser pour elle. »



Un autre jour. Le silence ouaté du Temple était le moteur à ses rêveries. Leïna savait bien qu'en son cœur elle n'aurait pas toujours rêvé de cette existence. Qu'il y avait un autre temps où elle avait été plus aventureuse, plus téméraire, assoiffée d'éclats. Pour finalement trouver la paix et une raison à son existence dans le silence des vieilles pierres dont elle se moquait jadis.

    « Nous grandîmes ensemble, inséparables. Dans une petite bande de gamins dont il était le chef, on m'appelait Leï la Blanche. Oblivion était mon modèle, mon ami, mon amoureux secret. Je n'avais que douze hivers et cela faisait déjà bien longtemps que j'avais renoncé à aimer autre que lui. Les obligations de mariage, dont on commençait doucement à me parler alors que mon corps devenait doucement plus femelle, me révulsaient jusqu'aux tréfonds de mon âme.

    Lui se conduisait envers moi avec une grande tendresse fraternelle, et, je le devine aujourd'hui, certainement un peu incestueuse.

    Je faisais les quatre-cent coups avec lui et sa petite bande, ce que ma famille me cachait – me défendre, la magie – nous les apprenions ensemble. Comment on ne me prit jamais sur le fait en tant d'années, je l'ignore encore aujourd'hui. Je n'étais certes pas habile à ce point. Mais le fait était là. Jamais je ne fut entravée avant les évènements de ce printemps de mes quatorze Hivers.

    Terrible printemps qui ravagea une partie de mes espoirs.

    J'étais femelle par le corps, pas tout à fait par l'esprit, j'étais encore une petite renarde insouciante, follement amoureuse de son meilleur ami, son frère.

    Mon frère aîné avait cependant remarqué la transformation de mon corps, ainsi que les effluves que je traînais qui commençaient doucement à éveiller les Mâles à mon approche, dont ceux de ma famille.
    Ma mère, si froide, si belle, si distante, elle qui ne fut qu'une figure aussi lointaine et inaccessible que les pics enneigés, vint finalement me parler.

    Pour la première fois, je n'allais pas retrouver mon Oblivion lors de cette nuit qui me fit renarde.
    C'est mon aîné qui m'instruit de la procréation, ainsi qu'il était coutume, afin de ne pas risquer de perdre la pureté de notre lignée selon leurs propres dires.

    Ha, ces cruelles coutumes si bien respectées, comme je les haïs alors !
    J'allais devoir devenir femelle de quelque Noble que jamais mon tendre coeur n'aimerais...

    Et je perdrais à jamais mon doux Oblivion.

    Mes sœurs me portèrent le coup de grâce en ricanant de mon infortune et du sang virginal qui tâchait ma fourrure. « Dis adieu à ton amant secret, petite folâtre ! »

    Le coeur déchiré, trop soumise et trop rebelle à la fois, je me voyais condamnée et pleurais mon doux ami dans la prison de ma chambre. Je ne revis pas Oblivion et mon coeur le pleura comme jamais. Bien sûr j'ignorais que mon père et mon frère l'avaient fait enrôler dans l'armée. Lui plus poète défenseur des libertés fondamentales de tout être vivants, y compris les Humains, n'aurait de toute façon jamais survécu.

    Mais il revint, au bout d'un cycle de saison. En vie, mais changé par les horreurs de la guerre. Il était toujours doux, mais ses yeux jadis étoilés de lumières innocentes et joyeuses étaient devenus ceux d'un homme.

    Quant à moi, toute la région parlais de ce mariage arrangé entre l'avant-dernière des renards blancs d'Aavalon et ce renard blanc de la région d'Oonagh. On voulait briser en moi les dernières parcelles de liberté. On y parvint presque.

    Je m'étais honteusement résignée quand Oblivion eut une permission qui le conduisit, par un étrange hasard ou un fort instinct, à me retrouver où nos jeux d'enfants nous réunissaient, dans la vieille mine abandonnée par les Taupes. »




Leïna reposa sa plume et appuya doucement sur l'arrête de son museau, entre ses deux yeux en amande, réunissant la soie de sa robe de chambre sur sa poitrine tandis que sa longue queue battait la mesure d'une musique silencieuse. Cette époque semblait atrocement lointaine, désormais. Comme de vieux fantômes d'un passé qu'elle n'était pas toujours bien sûre d'avoir vécu. Les seuls à pouvoir encore raconter une histoire bien incomplète étaient ses parents.

Leïna se demandait parfois s'ils prendraient un jour conscience du mal qu'il avaient pu faire. Ou en tout cas s'ils seraient capable d'en concevoir des remords. Elle en doutait. Mais la Magna Mater, si Bonne, lui avait apporté la force de donner le sien.

    « Nous nous aimions au delà de toute commune mesure. Je me fichais de la pureté de mon sang. Je me fichais des plans de ma famille. Oblivion était mon Compagnon, mon ami, mon amant, mon tout. Il avait profité de sa permission, avait eut vent de ma main trop vite promise, dans le duché d'Oonagh. Ma famille avaient jugé préférable de m'éloigner -et cela leur assurait une prise dans un autre duché, ce qui n'était certes pas négligeable. Et lui était revenu, plus qu'amoureux, pour tenter de cerner mes intentions. Mon coeur, de toute façon, lui était déjà totalement acquis depuis bien des années. Il eut aussi mon corps, mon âme et même ma raison durant les quelques semaines qui nous réunirent.

    Je disparu de la demeure ancestrale. L'appel de la liberté, de la présence de mon Compagnon, étaient bien trop puissants pour que je puisse les ignorer.

    Nous savions tous les deux que c'était sûrement notre dernière époque ensemble. Nous vécûment quelques semaines sans jamais nous poser la question d'un lendemain, savourant le simple bonheur d'être ensemble, nous qui n'avions d'autre havre.»



Leïna froissa en une boule le parchemin et le lança contre le mur où il rebondit mollement avant de rouler sous le lit. Les yeux vairons s'étaient fait lointains, hantés tout à coup d'une vieille rage rancunière qu'aucune prière ne savait apaiser.
A quoi bon raconter ces années là ?

    « J'avais dix-neuf Hivers quand cela commença. La guerre de cette moitié de chevrette n'était pas la nôtre. Ca n'était pas la sienne. Oblivion ne méritait pas de mourir à cause d'elle. Si cette Nazrin me prit un mari que je méprisais et évitais, elle me vola le coeur. Mon époux n'était qu'une condition pour conserver assez de liberté pour retrouver Oblivion lors de ses permissions. Mon tendre amour et moi vivions une passion coupable. Mais nul n'aurait pu nous séparer, si ce n'était une princesse hybride. Maudit soit son nom, son ventre et ses compagnons.
    Oblivion était en poste à la frontière lorsqu'elle fut prise par cette sorcière. Il fut assez adroit pour ne pas se faire tuer et pour intégrer l'armée de cette atroce chevrette.

    Mais il ne l'était pas assez pour survivre à tout.

    Un soir, je me réveillais en nage, glapissant de terreur et un étau m'enserrant le coeur jusqu'à m'en étouffer. J'avais vu une scène de bataille. J'avais vu mon aimé tuer, massacrer... Et puis sombrer à son tour dans le chaos et les ténèbres.

    Des mois plus tard, je devais recevoir une étrange missive. Une lettre d'adieu de mon Compagnon.

    Je savais pourtant déjà qu'il était mort, du plus profond de mon âme.

    La guerre continuais et me laissa rapidement veuve, ce dont je n'avais cure. Dans le gouffre de souffrance où je tombât, il n'y avait pas la place pour deux afflictions. Jamais renarde n'eut aussi mal que cela. Je maudis l'infecte princesse qui me volait mon unique lumière. Et sombrais dans les ténèbres, oubliant toute identité et toute forme de pensée. »




-Grande Mère, garde par devers toi les meilleurs de tes enfants dans tes prairies éternelles. Protège tes enfants de tes ailes Bénies, quelles que soient leurs fautes. Enseigne leur l'Amour, le Pardon et la Miséricorde. Magna Mater, origine de toute chose, que tes mamelles divines abreuvent le monde. Je t'implore, Mère, de ne point laisser la haine se substituer au pardon.

Et de me livrer la tête de la Chèvre comme réparation à sa Faute.

    « La guerre eut une fin. Dans ce Temple, j'eus les réponses que cherchaient mon âme. La Grande Mère m'accueillit sous son aile et je devint ce que je demeure. La Première Prêtresse m'ouvrit son coeur, m'offrant la vie qui, enfin, me seyait. J'ai pour elle, ainsi que pour toutes mes Soeurs, une profonde affection. Jamais autre femme ne m'avait tant compris que la Première Prêtresse de notre ordre et je lui serais devouée en tout.

    Finalement, entrer dans les ordres était pour moi la seule manière d'échapper à tout ce qui me fait horreur. La solution n'était finalement que cela, si simple et accessible.

    Mais contre mon coeur, enfermé dans un pendentif, bat toujours l'âme de mon Oblivion et l'éternel refrain secret de ma rancœur. »



Dernière édition par Leïna Iezabel d'Aavalon le Mer 28 Oct - 0:56, édité 1 fois
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Luka II de Lushan
Nouveau Duc de Lushan
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Luka II de Lushan

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MessageSujet: Re: | Leïna Iezabel d'Aavalon   | Leïna Iezabel d'Aavalon Icon_minitimeMer 28 Oct - 0:44

Alors, voilà une fiche que j'attendais au tournant et qui ne me déçoit absolument pas, au contraire!

Tu as très bien digéré et mis à ta sauce le BG d'Haarkon et su rebondir sur les possibilités offertes par les Makaï.

Deux petites éditions sont nécessaires:

- Pour le sort sans nom, il ressemble pour l'heure trop à un don iné. Il pourrait s'agir en fait d'un sort nescessitant une phrase pieuse pensée accompagnée d'un souffle très particulier. Ton personnage aurait tout simplement pris comme réflexe de le lancer lorsqu'il est contrarié, comme d'autre ont pour tic de language la même insulte. Par contre il faudra aussi lui trouver un nom.

- Pour la fin de ton historique, pourrais tu créer un lien affectif particulier de la part de la Prétresse Première du temple d'Haven de la Magna Mater, tu serais devenu sa favorite, celle-ci étant très âgée. Cela nous serait utile pour un éventuel futur Event.

C'est tout, donc presque rien. Et ça, c'est bien, comme dirait Patrick Roui...
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Leïna Iezabel d'Aavalon
Prêtresse de la Magna Mater
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MessageSujet: Re: | Leïna Iezabel d'Aavalon   | Leïna Iezabel d'Aavalon Icon_minitimeMer 28 Oct - 0:59

XD je savais que ce damné sort me ferais me tirer les cheveux !
C'est modifié, j'ai essayé de le rendre clair =) et d'expliquer un peu plus.

Pour votre event, voili voilou, Leïna a maintenant un lien particulier avec la Première Prêtresse ^^ Simple comme bonjour, les relations à Lushan o/

Mais bon ^^ en tout cas merci ! Je vais cesser de me ronger les ongles au sang pour savoir si je serais validée ----> *sort*
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MessageSujet: Re: | Leïna Iezabel d'Aavalon   | Leïna Iezabel d'Aavalon Icon_minitimeMer 28 Oct - 1:08

Et hop! Validée!

Bienvenue parmis nous, chère Soeur, et que la Magna Mater vous protège.
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MessageSujet: Re: | Leïna Iezabel d'Aavalon   | Leïna Iezabel d'Aavalon Icon_minitime

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